samedi 19 novembre 2011

Alimentation et grossesse : Le point de vue du bébé

La grossesse est un évènement exceptionnel. Le couple et en particulier la future maman se pose une multitude de questions. L’alimentation n’est pas le moindre souci. On trouve sur internet des réponses mais il est difficile de faire le tri.

Elle a mauvaise mine, la cuisinière, j'espère que sa grossesse est OK!



Pour rester simple :


Les carences :
Il faut garder à l’esprit que l’enfant est préservé des carences. Dans les pays où règne la malnutrition même sévère, naissent de beaux enfants, mais les mères en ressortent encore plus malnutries.
 Les carences ont des conséquences surtout sur les mères,  qui ont des anémies, des complications infectieuses, des suites de couche parfois difficiles mais le bébé est relativement préservé.

Les toxiques :
Nous sommes entourés d’agents toxiques mais ne perdons pas de vue que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Beaucoup de plastiques contiennent du Bisphénol A qui à toute petite dose est toxique chez le fœtus des souris. Ce qui est inquiétant même si on n'est pas des rats !

les plastiques contenant du Bisphenol A sont courants


Certains font la Une, parfois persistante, de l’actualité, d’autres concernent un petit nombre de personnes qui y sont exposées.

Les agents infectieux :
Les agents infectieux n'ont heureusement pas tous des conséquences sur l’enfant.
La toxoplasmose, la listériose les plus graves, sont d’origine alimentaire.

L’alimentation de base d’une future maman :

C’est simple : elle doit être normale, variée, faite des produits disponibles localement et habituellement consommés.

La grossesse augmente- t-elle les besoins ? Oui mais extrêmement peu.
Le « Coût calorique de production d’un bébé » de 3,5 kg en 9 mois (275 jours) est de
 3,5 x 14000 / 270 = 180 Kcal par jour. Il faut y ajouter le placenta, un peu d’utérus, le travail du cœur qui alimente le bébé. En fait, à la louche, plutôt 100 Kcal le premier trimestre et 250 le dernier.

La grossesse augmente les besoins de moins de 10 %.

Quelques silhouettes auxquelles il faudra (temporairement ) renoncer!
Comme il est impossible pour la plupart d’entre nous de calculer ce que nous mangeons, il suffit de faire comme d’habitude : manger normalement, jeter un oeil sur sa silhouette, se peser de temps à autre pour s’assurer qu’il n’y a pas de dérapage.






Les protéines et le fer sont importants pour tout le monde.

Les protéines, c’est  le béton de notre corps.

 Le fer est un composant essentiel pour transporter l’oxygène dans le sang et pour corriger une anémie après un saignement ou même un accouchement normal.


La viande et le poisson apportent tous les acides aminés essentiels ainsi que du fer.
Une consommation raisonnable de l’ordre de 70 à 100 g par jour couvre largement les besoins.

Les lentilles, les œufs apportent également des protéines.

On notera ici que le Fer des végétaux est très mal absorbé (2%) mais la vitamine C prise au même moment améliore l’absorption. Mangez des oranges, si vous êtes végétariens!


Le calcium et la vitamine D
J'en ai pris quand j'étais petit!
Le calcium
c'est un élément essentiel de nos os qui constituent la charpente de notre corps. Il est apporté principalement par le lait, et ses dérivés, yaourt,  fromage qui sont du lait concentré. L'os pilé est aussi riche en calcium, mais ce n'est pas très pratique!
Cependant, une arête de « sardine à l’huile » apporte 80 mg de calcium soit 1/6 des besoins !

La vitamine D

L’assimilation du Calcium est grandement favorisée par la vitamine D qui peut manquer en fin d’hiver. Entre Novembre et Mai, il est bon de donner de la vitamine D aux futures mères au 3 ème trimestre. Une ampoule unique d'environ 100 000 U.I. convient parfaitement.
La vitamine D se fabrique dans notre peau grâce au soleil. On en trouve peu dans l’alimentation sauf dans le foie de poisson surtout : la célèbre huile de foie de morue.

Le riz, les pâtes, le pain apportent des calories des acides gras dessaturés.

Les légumes sont excellents, ils apportent moins de calorie et facilitent le transit.


Les fruits apportent de plus de la vitamine C.



Éviter les toxiques :

Le mercure utilisé fini dans la rivière, les poissons...

Le Mercure : c’est un poison puissant.
Il est souvent cité sur le net mais concerne un très petit nombre de personnes :

Citons par exemple la tragédie de la baie de Minamata(1907-1970) au Japon.
 L'utilisation du mercure dans la prospection aurifère pose de graves problèmes de  santé publique (entre autres chez les Amérindiens de Guyane, qui consomment beaucoup de poissons contaminés par les sites d'orpaillage).
De manière générale, il convient par précaution d'éviter que les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans consomment plusieurs fois par mois des gros et vieux poissons de haute mer qui ont plus longtemps consommé du mercure (éviter dorade, espadon, marlin, requin et thon).
Les poissons d’élevage (saumons, soles etc...) ne sont pas concernés par le mercure.


Ils sont à la mode, présents partout, en particuliers dans certains plastiques qu’il faut éviter de chauffer au four à micro-ondes. Utiliser plutôt des récipients de verre ou la bonne vieille casserole.


Les agents infectieux :

Attention Toxoplasmose !

Le toxoplasme est un parasite des félidés (le tigre mais aussi le chat !) et des rongeurs, dont les excréments contaminent tout : l’herbe, la salade, les vaches, les moutons et l’homme qui mange de la viande ou des fruits et des légumes.
Les femmes immunisées ne craignent rien.
En France 50 à 70 % des adultes sont immunisés à la suite d’une contamination le plus souvent alimentaire. Ils ne craignent donc rien. Au Royaume-Uni où l’on préfère la viande plus cuite l’immunité est moins forte. Dans les pays où l’hygiène est la moins bonne, les infections inapparentes, le plus souvent ont lieu durant l’enfance et les femmes enceintes ne risquent plus grand chose.


Ne pas trop câliner
Prévention de la toxoplasmose :

Consommer de la viande très cuite, ne pas manger de la viande saignante ou crue (sauf viande congelée).
Laver à grande eau les légumes et fruits primeurs souillés de terre et, si possible, ne les consommer que cuits, ou pelés.
Éviter les contacts avec les félidés (votre chat) et leurs excréments, faire nettoyer par une autre personne tous les jours les récipients, en les désinfectants. Se laver soigneusement les mains après avoir manipulé de la viande crue, des légumes ou de la terre et avant chaque repas.
Porter des gants pour jardiner.

La listériose est une  maladie bactérienne qui affecte de nombreuses espèces animales et qui est causée par la Listeria monocytogenes  La bactérie peut se développer au réfrigérateur. La transmission se fait essentiellement par l'alimentation. Il n'y a pas de moyen de savoir si on est protégé car les sérologies ne sont pas fiables.
La maladie donne peu de signes chez l’adulte : fièvre, état grippal. Il faut y penser chez la femme enceinte et donner facilement des antibiotiques, après une hémoculture quand elle est possible.
Le microbe peut traverser le placenta et contamine l’enfant qui peut faire une infection généralisée, une méningite.

Prévention de la listériose:
La pasteurisation et la cuisson détruisent la bactérie. Les règles alimentaires de prévention chez les femmes enceintes sont donc les suivantes :
Pourtant c'est si bon: Ok après l'accouchement.
·    Éviter de consommer les fromages à pâte molle (ainsi que ceux vendus râpés), les poissons fumés, les coquillages crus, et les produits de charcuterie notamment rillettes, produits en gelée, pâtés, foie gras, etc...
·    Enlever la croûte des fromages, laver soigneusement les légumes crus et herbes aromatiques, cuire les viandes (à cœur pour le steak haché) et les poissons...

: Image: Vacherin Mont-d'Or





En Vrac :

 Évitez l’excès de café, de thé, de sel visible ou caché 

Supprimez l’alcool.

Profitez-en pour arrêter le tabac.

Demandez conseil à votre gynécologue.


« Vous êtes enceintes ? C’est super ! Ménagez-vous un peu si c’est possible. La grossesse n’est pas une maladie, c’est un état très particulier durant lequel le corps se modifie beaucoup et l’esprit passe au mode alerte voire inquiet. Rappelez vous que presque tous les bébés qui naissent sont en bonne santé. Bonne route. »


Références:  en lien dans le texte


Voir aussi dans ce site:

Les besoins fondamentaux :l'eau, l'énergie, glucides, lipides, protides, oxygène, azote, fer

Le cordon ombilical, le placenta, la maman, le bébé.

Des jouets toxiques pour Noël ? (Liens concernant les produits toxiques) 

 

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dimanche 24 juillet 2011

Escherichia coli, dit aussi E.Coli, et le syndrome hémolytique et urémique (SHU)


Le microbe :

  Escherichia coli, également appelé colibacille ou E. coli, est une bactérie intestinale des mammifères, elle est très commune chez l'être humain. Découverte en 1885 par Theodor Escherich, dans des selles de nourrissons, c'est un coliforme fécal généralement commensal.

Ce microbe avec lequel nous vivons parfaitement le plus souvent et ceci dès la naissance,  comporte une foule de variétés dont certaines lorsqu’elles se développent exagérément provoquent des maladies graves. Elles sont classées en fonction de leurs antigènes de surfaces O, H, B etc... par exemple O111 B4, O 147...

L'hôte:

Cette bactérie affecte particulièrement les épithéliums d’absorption, porteurs de bordure en brosse,(image en microscopie électronique) comme on en trouve dans l’intestin surtout, mais aussi dans le rein.


On trouve ces germes non seulement dans l’intestin humain mais également dans celui de beaucoup d'animaux homéothermes, en particulier les bovins et le caprins dont  nous consommons la viande, le lait, les fromages et près desquels nous vivons parfois.



Le colibacille peut plus rarement et moins facilement se développer dans des milieux chauds et riches comme les bacs de fermentation ou de germination ou des produits en décomposition, à la suite d’une contamination en général fécale.







La pathologie:

Certaines souches d’E. coli peuvent être pathoghènes entraînant alors des gastro-entérites, infections urinaires, méningites,  septicémies, hémolyses ou insuffisance rénale.

Les gastro-entérites à colibacilles ne sont pas les plus fréquentes des gastro-entérites. C’est parfois la Turista, ou une simple diarrhée aigüe. En 1972 une très grave épidémie s’est déclarée en France avec de nombreux morts chez l’enfant car il existait encore dans les hôpitaux des salles communes. Si ma mémoire est bonne les sérotypes les plus virulents étaient O 111 B4 et O55 B5.

Les infections urinaires sont très fréquentes avec heureusement des conséquences le plus souvent minimes, en l’absence de malformation locale préexistante. Plus de la moitié de ces germes est résistante à l’amoxicilline mais le plus souvent sensible à d’autres antibiotiques courants.

 Les septicémies et méningites sont heureusement rarissimes mais très graves.

Les infections complexes à colibacilles sont également rares et dues à des souches particulièrement virulentes .( O114 H4 et O157 H17 actuellement)
 Sans vouloir entrer dans la variabilité de ces souches que les bactériologistes étudient avec la plus grande attention on peut dire que :

Certains colibacilles ont des propriétés d’adhésion à la cellule porteuse de la bordure en brosse, qu’elles vont gravement léser entrainant des diarrhées sanglantes.

Colibacilles adhérents et détruisant la membrane cellulaire (à comparer avec la la bordure en brosse normale)


De plus ils secrètent des toxines dont la plus connue est la shiga-toxine parfois responsable une semaine plus tard d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU)

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU)
est une complication grave des ces infections complexes. Il survient avec une fréquence variable de l'ordre de 10 à 20 %.
   Il comporte une anémie brutale par destruction des globules rouges avec présence dans le sang de globules rouges fragmentés ou Schyzocites (Flèches), une insuffisance rénale qui peut être très sévère voire mortelle avec destruction variable des reins.


C’est ce qui s’est produit en Allemagne et en France  récemment.





Qui est concerné ?

Habituellement ce sont surtout les enfants en particulier ceux de moins de moins de 3 ans, une centaine de cas par an en France. L'origine est le plus souvent la consommation de viande hachée de bœuf.







La majorité des cas survient pendant la saison chaude peut-être parce que le colibacille qui se multiplie toutes les 20 minutes trouve là une température plus favorable.


En Allemagne du nord ,  selon le N Engl J Med





 Le nombre de cas est considérable : 2400 cas de diarrhée hémorragique due au colibacille O114 H4. Contrairement à l'habitude, ce sont des adultes (âge moyen 44 ans) dont 66 % de femmes, ce qui oriente ici, vers un aliment que les enfants ne mangent pas. 810 personnes  ont une atteinte rénale (SHU). 39 personnes sont mortes (âge médian 74 ans,  entre 24 et 91 ans + un enfant de 2 ans).

Chez l'enfant :
17 enfants de moins de 15 ans  (moyenne d'âge 11 ans) dont un de 2 ans  qui est mort et un de 4ans, un autre de 6 ans.

A Bordeaux ou dans le nord de la France,  les adultes et les enfants sont touchés. Le nombre de cas est limité.


Signes et évolution de la maladie :

La majorité des malades a une diarrhée sanglante et presque tous vont guérir.
Un petit nombre verra apparaître une complication de type SHU mortelle dans 5 à 10 % des cas ou exposant à une insuffisance rénale chronique donc grave.

Peut-on limiter le risque ?


L’épidémie actuelle est limitée.  La contamination se fait par l’alimentation.
La cuisson détruit le colibacille.  Faisons bien cuire ce qui peut l’être.
Évitons peut-être les steaks hachés, le fromage au lait cru dans les régions contaminées.
Rinçons bien nos légumes qui ne sont, à priori, pas à risque de propager l’infection.

Le Traitement est difficile :

Les antibiotiques sont inefficaces car la bactérie actuelle est résistante. Ils peuvent même être toxiques car en lysant les bactéries, ils augmentent le taux des toxines. De plus ils étaient autrefois plutôt inopérants.
La réhydratation, l'épuration extrarénale (dialyse) permettent de traverser la période aigüe.
Les Anticorps monoclonaux sont essayés. Leur coût prohibitif (400 000 € pour un traitement) en encadre l'emploi. Ce coup correspond à 1 million de doses de vaccin antirougeoleux qui permettraient de sauver plusieurs dizaines de milliers d'enfants dans les pays pauvres.

"Ces situations heureusement rares sont dues à la virulence soudaine d'agents infectieux. La raison de l'éclosion brutale de ces foyers épidémiques reste un mystère."


Mots Cléfs: escherishia coli  syndrome hémolytique et urémique enfant  steak haché rein

Références: 
Epidemic Profile of Shiga-Toxin -producing Escherishia Coli O114:H4 Outbreak in Germany. Preliminary Report: Christina Franck et coll. N Engl J Med 24 juin 2011

Important Bacterial Gastrointestinal Pathogens In Children: A Pathogenesis Perspective  MR. Amiera Ped Clin  N Am 52 (2005) 749-777
Pouvoir pathogène du sérotype O157:H7 d'E. coli :Université de Rouen 
Ecole vétérinaire de Lyon: Pr Christine Vernozy Rozand et Coll; Journées "STEC Experts" juin 2008-2011


             
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jeudi 17 mars 2011

Accident nucléaire de Fukushima au Japon, Radiations, Thyroïde et Iode: Prévention

Introduction.
Toxicité et métabolisme de l’iode.
Posologie.
Où trouver de l’iode ヨウ素  ?
Quand faut-il prendre l’iode ? 
Le nuage radioactif au Japon.
Le nuage radioactif ailleurs dans le monde.
Conclusion provisoire.
Références.

Evolution de la situation


Les accidents nucléaires ont été étudiés à l’occasion des  bombardements d’Hiroshima et Nagasaki et d’accidents en particulier Tchernobyl. L’accident actuel de la centrale de Fukushima est annoncé moins sévère que Tchernobyl mais il y a au Japon plusieurs réacteurs en difficulté ou en grande incertitude.
Les radiations sont  surtout toxiques pour les cellules en phases de divisions: en particulier celles de la moelle osseuse qui fabrique les cellules sanguines, celles de l’intestin en perpétuel renouvellement, mais aussi de manière plus générale, celles du fœtus, de l’enfant d’autant plus qu’il est plus jeune et donc en phase de croissance rapide.
Nous ne parlerons pas des problèmes des irradiations aiguës  très dangereuses à proximité immédiate de la centrale. Ils sont parfaitement connus.
Voyons rapidement les problèmes qui se posent aux personnes habitant à distance de l’accident :
L‘irradiation externe diminue avec la distance entre la source (le réacteur, la poussière radioactive) et le sujet. Il faut s’éloigner si on peut. Mais la poussière vole et suit les vents. Il faut surveiller la météo. La contamination par la poussière se combat facilement (90%) en se changeant et (9 à 10%) en se douchant.
Il faut, si on le peut, éviter de sortir, se laver abondamment, fermer les fenêtres. Heureusement il semble qu’au Japon les vents dominants viennent de l’Ouest ou du Nord-Ouest, ce qui éloigne le nuage vers le Pacifique.
S’il pleut, les poussières tombent au sol avec la pluie et augmentent la radioactivité locale. Il ne faut donc pas sortir sous la pluie. Après la pluie l’air est plus pur mais il vaut mieux utiliser un masque ou surtout un tissu humide pour filtrer les particules inhalées.
L’irradiation interne :
L’iode radioactif rejeté accidentellement par un réacteur nucléaire est assimilé avec la nourriture ou l’eau contaminée, et se fixe dans la glande thyroïde. L’ingestion de comprimés d’iodure de potassium sature la thyroïde et évite la fixation d’iode dans l’organisme pendant l’exposition à l’iode radioactif. Cette consigne de sécurité est surtout valable pour les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, les risques de cancers thyroïdiens étant majorés. Au-delà de 40 ans, la prise d’iodure de potassium devient discutable, la balance bénéfice/risque n’étant plus aussi favorable.
Une petite protection: prendre de l’iode, uniquement dans la zone à risque qui se modifie au gré des vents.

Toxicité et métabolisme de l’iode:
Toxicité:
Aux doses indiquées les effets collatéraux sont extrêmement rares selon le NEJM
Certaines personnes peuvent être allergiques à des produits contenant de l’iode, comme par exemple les produits de contraste injectés pour des examens de  radiologie.
Les produits susceptibles d’induire une « allergie à l’iode » contiennent tous de l’iode, mais ce sont les molécules porteuses qui interviennent dans les cas d’allergie. Pour la Bétadine c’est la Povidone (le véhicule de l’iode) qui est responsable. Pour les produits de contraste iodés, l’osmolarité également est mise en cause. Pour les produits de la mer (poissons et crustacés) ce sont des protéines musculaires. Il n’y a pas d’allergie rapportée dans les cas d’utilisation de solution alcoolique ou aqueuse d’iode (solution de Lugol, teinture d’iode, etc.)
L’iode qui va saturer la thyroïde peut entrainer très rarement une hypothyroïdie biologique transitoire. Ceci a été décrit avec l’amiodarone, médicament très riche en iode.

Extrait du NEJM: ref en bas de l’article.
the most likely treatment of internal contamination would be the use of potassium iodide or iodate to prevent radioiodine from accumulating in the thyroid. The recommended daily dose of potassium iodide is 130 mg for adults, 65 mg for children 3 to 18 years old, 32 mg for children 1 month to up to 3 years old, and 16 mg for infants less than 1 month old. Potassium iodide must be taken shortly before exposure or within several hours after exposure to be effective. Both the Nuclear Regulatory Commission and the FDA have approved the use of potassium iodide in emergencies. Potassium iodide is widely available through the mail and the Internet. Too high a dose will result in iodism, but the risk of serious side effects with the recommended dose is extremely small.”
Métabolisme :
La thyroïde a une grande affinité pour l’iode. Le fait de la saturer avec de l’iode (froid) empêche l’iode radioactif de s’y fixer.
L’iode fixé sur la thyroïde a une demi-vie biologique de 100 jours. On ne comprend donc pas pourquoi il existe partout une information curieuse disant que la prévention n’est efficace que trois jours. La demi vie dans les os est de 14 jours et dans les reins les organes génitaux  seulement 7 jours. Mais l’iode n’a pas une grande affinité pour les testicules ou les ovaires. Ce sont les radiations en général qui sont risquées.

Posologie:
Les services sanitaires s’occupent de tout cela mais ils peuvent être débordés car dit on,  il faut prendre cet iode juste avant l’arrivée du nuage radioactif.
Alors pas d’iode = panique et rien ne va.
Pour que tout se passe mieux, il faut se procurer un peu d’iode ou d’iodure de potassium et le donner à la dose suivante :
Comprimé à 65 mg
Nourrisson moins de 1 mois    16 mg                   un quart
Nourrisson de 1 mois à 3 ans    32 mg                   un demi
Enfant de 3 à 18 ans                  65 mg                        un
Adulte                                        130 mg                           deux

Où trouver de l’iode ヨウ素
  ?
Les services de santé de l’Armée seuls disposent de
comprimés sécables de 65 ou 130 mg.
Les pharmacies disposent d’iode métalloïde et d’iodure de potassium.
Le plus simple est de se procurer en pharmacie du :
Lugol:   ルゴール la dose est une goutte par kilo de poids par jour, divisée en trois prises par jour, durant 3 jours.
Pour un enfant de 12 kg, cela fait 4 gouttes matin midi et soir durant 3 jours.
A défaut,
Teinture d’iode.  Même dose
Ou de la Bétadine ou un produit contenant de la Povidone iodée. Même dose. On peut aussi badigeonner les bras et les jambes. L’iode est absorbé à travers la peau. L’iode colore la peau durant plusieurs jours: Évitez de badigeonner les parties visibles.
Au Japon, un médicament  nommé Isodine est analogue à la Bétadine.
La Bétadine est chez nous contre-indiquée chez les enfants de moins de 3 ans car l’iode traverse la peau: c’est justement ce que l’on cherche.
Pour éviter la pénurie, il est bon de partager avec ses voisins. Avec un flacon de 100 ml, on peut traiter 9 adultes, 18 enfants, 36 nourrissons,  75 nouveaux-nés.

Quand faut-il prendre l’iode ? 
 NB: L’iode est contre-indiqué chez les personnes allergiques à l’iode.

Au Japon :
Théoriquement:

Juste avant l’arrivée du nuage quand la radio ou la TV indique une augmentation de la radioactivité et sans doute si le vent vient de la centrale. C’est déjà le cas à Tokyo et au Nord de Tokyo.

Quand on a pris une cure, on n’en reprend pas si le nuage revient. On reste chez soi en fermant les fenêtres et en arrêtant la climatisation.
Comme tout ceci se fait très vite et qu’une seule cure suffit, on peut avoir un peu d’iode chez soi.

Au Japon, les vents dominants soufflent du Nord-Ouest emportant la majeure partie de la radioactivité vers le Pacifique mais il peut y avoir des systèmes tourbillonnaires. L’ISRN a modélisé le nuage radioactif et les prévisions 48 H à l’avance. S’il n’y a pas de nouvelle explosion, le plus dur est passé, avec une assez forte augmentation de la radioactivité à Tokyo dès le 15 mars au gré des vents.



     Radioactivité à Tokyo pour le 15-17 mars 2011 (2011年3月15-17日 東京射能 )
     Document ISRN


 A Tchernobyl, les vents variés ont disséminé la radioactivité sans direction particulière comme en témoigne cette carte de l’ISRN  du 2 mai 1986  soit 6 jours après l’explosion:


Il existe d’autres radio-éléments comme le Cesium, le Plutonium, etc… contre lesquels on ne peut pas faire grand chose.



Au Japon, en pratique, toutes les personnes de moins de 40 ans peuvent prendre une cure d’iode  car les vents tournent.
 

En Europe :

Le nuage radioactif arrive en Europe par l’Ouest ou par le Nord selon les vents, vers le 21 ou 23 mars. En raison de la dilution, la radioactivité diminuera régulièrement.
On peut espérer que la gestion de cette catastrophe sera meilleure que celle de Tchernobyl mais il vaut mieux être vigilant. Selon les dernières modélisations de l’IRNS, la radioactivité couvre toute la planète. C’est bien inquiétant.


En Europe, il faut prendre exemple sur les japonais et rester calmes et dignes. On est au chaud et on mange.


Au Japon, à la catastrophe nucléaire en cours, s’ajoutent les destructions du tremblement de terre, le désastre du Tsunami, ainsi que l’isolement du Nord sans routes, sans essence, sans abris sans médicaments, et aussi maintenant sans nourriture. De plus il neige avec des températures de -4 ° “ 


     Temple près de Fukushima: les petits bouddhas protègent les enfants (Photo Dr Gamin) 
    
                       がんばて



Reférences: En francais ou anglais


Major Radiation Exposure — What to Expect and How to Respon  Fred A. Mettler, Jr., M.D., M.P.H., and George L. Voelz, M.D. Article de revue très complet du NEJM

 

CRIIRAD: Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité: Dossier extrêmement complet, sans langue de bois, sur la radioactivité au Japon toutes les mesures disponible, les courbes. Nombreux liens vers des sites japonais. 
 Latest Earthquakes in the World: information sur les tremblements de terre depuis 7 jours dans le monde. 

NHK World : Radio japonaise (en anglais)  Donne des informations en permanence sur la situation au Japon.         

  Asahi schimbun 朝日新聞 日本語  Quotidien en Japonais

 Asahi schimbun 朝日新聞 英語   Quotidien en anglais

EPA: United States Environemental Protection Agency : informations(maigres)sur la radioactivité aux USA site gouvernemental ?

ISRN: Institut de Sureté et de Radioprotection Nationale  site gouvernemental !

IRSN: Carte des stations françaises d’analyse de la radioactivité   site gouvernemental !

 CTBTO: site d’études des activités nucléaires (comme un site gouvernemental !)

Film de la chaine Française ARTE

                            mise à jour le 26 mars 2011 à 15 H 30

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mardi 1 mars 2011

Fukushima (Japon): Accident des centrales nucléaires, évolution de la situation

Historique : Accident nucléaire de Fukushima au Japon, Radiations, Thyroïde et Iode: Prévention

Consignes simples pour limiter les effets de la radioactivité.

La radioactivité à distance de l'accident, est liée à la présence d'éléments volatils comme le Xenon, l’Iode, le Césium. Il faut éviter de trop les respirer ou de les recevoir quand ils tombent du ciel.

Quelques précautions simples qui ne coûtent rien :

Aérer la maison quand il n’y a pas de vent.
Ne pas courir ou faire de sport inutilement (hyperventilation)
Ne pas se promener sous la pluie qui rabat les poussières sur nous puis au sol.
Ne pas marcher dans les flaques d'eau.

Éviter si on le peut, de sortir par grand vent.


Au Japon: fermer les fenêtres et la climatisation si le vent souffle de l’est
 Éviter les légumes à larges feuilles qui sont plus contaminés.

Le meilleur moment pour aller faire ses courses en zone à risque, c’est après la pluie s’il n’y a pas de vent et si le sol est un peu sec.

雨後に外出します。     の後に
とてもいいです.


Je sors après la pluie. Après la pluie, c’est très bien.   

Evolution:

Le 23/3/2011

La mesure de la Radioactivité de l'air n'aurait pas bougé aux USA (EPA) à Saint Pierre et Miquelon ni en France (Balises de l'ISRN).Cf références.

L'ISRN indique que le nuage fait le tour de l'hémisphère Nord avec un niveau très faible et non dangereux de radioactivité ce qu'indiquerait également le CRIIRAD , organisme indépendant.
Ça n'a pas l'air bien transparent tout cela. Comme un goût de déjà lu en 1986 !

Des petits niveaux de radioactivité ont été mesuré en Islande selon Reuters mais aucune trace sur le site de surveillance de la radioactivité là bas.

Le 24/3/2011:
Le discours est unanime: aucun danger radioactif. J'ai même lu qu'une petite quantité de radioactivité est très bénéfique et protectrice. C'est pas bon comme nouvelle ?

De toute façon , ce n'est pas le niveau général de radioactivité qui est dangereux, mais la présence d'iode radioactif qui se concentre dans la thyroïde.

La transparence nucléaire n'a jamais été évidente.
Réfléchissez et si vous souhaitez prendre de l'iode, voyez votre médecin pour vous assurer qu'il n'y a pas de soucis pour vous. Chacun est libre.



Le 25/3/2011:


Les réacteurs continuent à relâcher leur panache.

Communiqué du Criirad: publié par Le monde le 23 mars 2011


Depuis dix jours, "des stations de mesure réparties sur l'ensemble de notre planète enregistrent les niveaux de radioactivité de l'air et suivent pas à pas l'évolution de la radioactivité dans l'espace et dans le temps mais veillent jalousement à ce que ces données restent secrètes", regrette la Criirad. "Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation d'urgence radiologique. Et d'autant plus inacceptable que ce réseau de mesure est financé par l'argent public", juge-t-elle dans un communiqué.

Déclaration officielle (même référence):

Il n'y a aucune précaution à prendre, et il ne faut surtout pas prendre des pastilles d'iode comme cela semble pourtant se pratiquer ces derniers jours en France, a souligné Michel Bourguignon, commissaire à l'ASN, lors d'une conférence de presse.
Cela empêcherait même sans doute "l'effet bénéfique des petites doses"!! que j'ai déjà cité. (Dr Gamin)


25/3/2011

Cerise sur le gâteau: un organisme officiel inattendu nous aide!


L'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé)  dont la compétence a été si appréciée dans l'affaire du MEDIATOR !   a envoyé aux pharmaciens, au mépris du respect élémentaire des libertés individuelles, une note demandant de ne pas délivrer d'iode même sur ordonnance.

C'est rassurant (?) de savoir que les agences d'Etat financées par nos impôts, parlent d'une même voix !
Merci au laboratoire Servier producteur du médiator d'avoir aussi financé et guidé l'Afssaps ! Cette note nous a donc coûté moins cher !

Montage: L'Afssaps et son fleuron le Mediator



Le 27/3/ 2011
Merveille de la haute technologie française sans doute, il n'y a pas de radioactivité en France sauf dans le Puy de Dôme, selon notre ministre de l'écologie (pourtant le compteur de l'IRSN est toujours au plus bas!!) mais, c'est bizarre (!) il y a de la radioactivité aux USA (très peu de compteurs), en Islande,  en Suède et en Allemagne depuis plusieurs jours. On est dans doute protégé par l'anticyclone des Açores comme en 1986 !

Suite:
Le Criirad explique pourquoi le niveau radioactivité de l'iode 131 mesuré en haut du Puy de Dôme par l'IRSN est sous évalué.

29/3/2011
La situation au Japon est "précaire" c'est a dire  mauvaise .

Le journal Le monde, daté du 27 et 28 mars consacre 4 pages à la situation au Japon et en particulier aux "silences coupables" (sic) de l'industrie électrique,  de l'Agence de  sureté industrielle et nucléaire, et à la collusion entre la haute administration ( le pouvoir) et ces organismes. On imagine que cette situation ne doit pas être spécifique au Japon.

En France, l'Etat veille et verrouille:
Le Criirad indique que les chiffres de radioactivité , certes faibles sont dissimulés.
Une note Ministérielle demande aux pharmaciens de ne plus délivrer d'iode même sur ordonnance.


Le 14 avril 2011

Au Japon : la situation  n’évolue pas. La terre continue à trembler, aggravant le désarroi des populations. La catastrophe nucléaire de Fukushima est classée au niveau 7 ( le plus élevé).

Selon le journal japonais ASAHI Shimbun de ce jour :


 700 « liquidateurs » travailleraient de manière héroïque sur le site de Fukushima, dans des conditions d’irradiation extrêmement dangereuse. On sait depuis Tchernobyl que 2 à 300 000 « liquidateurs » ont payé de leur vie  dans le mois ou les années qui ont suivies, cet acte généreux.

En Europe :
 Selon La Criirad,  organisme indépendant :
                                            dessin publié sur le site de la CRIIRAD

L’air :
La contamination de l’air existe mais est très faible. Rester chez soi est injustifié, inutile et de toute façon inefficace.



                                   Faible radioactivité de l'air en France
L’eau :
L’eau de pluie est très faiblement radioactive 0,24 à 4,9 Beq/l mais se promener sous la pluie ne constitue pas un risque. Néanmoins il est déconseillé d’utiliser l’eau de pluie comme source principale de boisson en particulier pour les biberons des enfants.
Les aliments :
Les végétaux à larges feuilles, salade, chou, blette, épinard, oseille, recueillent plus facilement les radio éléments  sauf sous serres, le lait et les fromages frais ( en particulier des chèvres ou des brebis), la viande, devraient être consommés avec modération. Le niveau de radioactivité est encore négligeable mais le risque existera si la situation perdure. Les femmes enceintes, ou qui allaitent et les petits enfants surtout sont concernés.
J’ajoute que les champignons même de printemps concentrent les radio-éléments.

Un grand merci à Corinne Castanier et à l'équipe de la CRIIRAD qui nous fournit de façon synthétique tous ces renseignements qui ne sont pas forcément très rassurants même s’ils sont nuancés.





21 Juillet 2011   au Japon:

Selon le Journal Asahi Shimbun de ce jour, le gouvernement a indiqué que la première phase de décontamination de la centrale durerait 3 ans (contre 1 an il y a peu de temps). Le prix du bœuf ( contaminé) à chuté de 75 %.

 Selon la CRIIRAD qui a effectué des mesures sur place

La situation, en particulier au nord de la centrale est extrêmement préoccupante même à plus de 100 km. Le niveau de radiation de l'air, et du sol est considérable en raison surtout du césium 137 et 134 dont les périodes sont  longues (respectivement 30 et 2 ans). Le niveau de radioactivité sur la pelouse de l'école Morai à Fukushima à 80 Km, dépasse de plus de 30 fois la valeur limite. Les aliments sont contaminés et la consommation de 5 gr de végétaux peut délivrer la dose de radiations d'un année.

A Tokyo (à environ 235 km au sud de la centrale),l’exposition résiduelle par irradiation externe est susceptible de conduire à une exposition non négligeable. La CRIIRAD a mesuré par exemple 0,14 μSv/h début juin, dans le parc Wadabori-Koen, . Dans ce parc, le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium 134 et 137 de plus de 14 000 Bq/m2.

Le 8 juin 2012 

 État d’alerte sur le réacteur N° 4 (Le Monde daté du 8 juin 2012)

A Fukushima, les réacteurs 1 2 et 3 restent difficilement accessibles  et les dégagements radioactifs se poursuivent.
Mais c’est la piscine du réacteur N° 4 contenant 1335 barres de combustible qui inquiète le plus. Un problème (résolu) vient de se produire sur l’une des deux pompes de refroidissement. Cette piscine fragilisée,  pourrait s’effondrer en cas de nouveau séisme violent. L’exposition à l’air des barres entrainerait une réaction nucléaire impliquant une quantité de césium 137  10 fois supérieure à celle de Tchernobyl, nécessitant l’évacuation de la métropole de Tokyo (environ 35 millions d’habitants en 2000). La gestion de la situation reste confiée à la compagnie d’électricité TEPCO qui  "gère la crise depuis le début, en minimisant comme toujours le risque" et dont les moyens sont forcément limités.

L’information générale des japonais semble limitée: le journal Asahi Shimbun du 11 juin 2012 indique que 32 % des résidents à moins de 20 km de la région du réacteur N° 1 ne pourront pas rentrer chez eux en 2017 si la décontamination n’a pas lieu comme prévu. « On croit rêver »




   Quand le dragon se réveille (dragon d'un temple près de Fukushima)                                                                                        Photo Dr Gamin



Reférences: En français ou anglais

Major Radiation Exposure — What to Expect and How to Respon  Fred A. Mettler, Jr., M.D., M.P.H., and George L. Voelz, M.D. Article de revue très complet du NEJM

 

CRIIRAD: Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité: Dossier extrêmement complet, sans langue de bois, sur la radioactivité au Japon toutes les mesures disponibles, les courbes. Nombreux liens vers des sites japonais. 

 Latest Earthquakes in the World: information sur les tremblements de terre depuis 7 jours dans le monde. 


NHK World : Radio japonaise (en anglais)  Donne des informations en permanence sur la situation au Japon.         

  Asahi schimbun 朝日新聞 日本語  Quotidien en Japonais

 Asahi schimbun 朝日新聞  英語 Quotidien en anglais

EPA: United States Environemental Protection Agency : informations(maigres)sur la radioactivité aux USA site gouvernemental ?

ISRN: Institut de Sureté et de Radioprotection Nationale  site gouvernemental !

IRSN: Carte des stations françaises d'analyse de la radioactivité   site gouvernemental !

 CTBTO: site d'études des activités nucléaires (comme un site gouvernemental !)

 Film de la chaine française ARTE

                                                    Mise à jour le 11/6/2012

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jeudi 10 février 2011

Les Vaccins (2) BCG, Rotavirus, Haemophilus,Pneumocoque, méningocoque, Varicelle, Hépatite B, Papillomavirus

 Après le chapitre des vaccins les plus courants, j'aborde ici le cas des vaccins sujets à discussion. C'est parfois si complexe que j'ai dû faire des choix et rester simple voire simpliste.

La tuberculose et le BCG   
Le Rotavirus
L'Haemophilus
Le pneumocoque
Le méningocoque
La varicelle
L'hépatite B
La grippe
Les papillomavirus

Poster about tuberculosis in children and methods of transmission, showing a child wearing a bib. [New York] : WPA Federal Art Project, District 4, [between 1936 and 1941].

Source: Library of Congress, LC-USZC2-5369


On ne rigolait pas trop!


La tuberculose et le vaccin antituberculeux: le BCG 
BCG signifie « Bacille de Calmette et Guérin » du nom des découvreurs de ce vaccin.
Il protège « plus ou moins » contre la tuberculose, mais il n'y a rien d'autre.

Histoire :

La tuberculose est due au Bacille de Koch dont le réservoir est l’homme mais aussi les bovins et certains oiseaux notamment les pigeons si nombreux dans nos villes
Le bacille de la tuberculose existait il y a trois millions d'années, La souche originelle serait apparue en Afrique de l'Est, considérée comme le berceau de l'Humanité. La maladie serait donc aussi vieille que l'Humanité et son expansion à travers le monde serait intimement liée à celle de l'homme. Ce serait l'homme qui aurait transmis la maladie à ses animaux domestiques ou commensaux et non l'inverse.
Le complexe tuberculosis serait constitué de deux lignées évolutives différentes, la première n'infectant que l'Homo sapiens, la seconde qui serait d'origine animale pouvant aussi infecter l'être humain, mais affectant surtout d'autres mammifères (bovins, caprins, rongeurs…) et certains oiseaux.

La Tuberculose était une maladie fréquente et très grave au XIX ème et à la première moitié du XX ème siècle. Elle reste encore préoccupante dans les pays émergents (Vietnam, Inde, Afrique).   En Russie mais aussi aux USA chez les populations noires et pauvres du New Jersey sont apparues des souches de bacilles résistant à presque tous les antibiotiques. Avec les mouvements de populations et bien que les pauvres voyagent moins que les riches, il est probable que ces bacilles diffuseront à l’ensemble de la planète. Les microbes ne connaissent pas les frontières.



L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le nombre total de nouveaux cas de tuberculose est resté stable en 2007 et que le pourcentage des nouveaux malades dans la population mondiale a légèrement baissé, comme il le fait régulièrement depuis 2004. Elle évalue à 9,27 millions le nombre de cas de tuberculose en 2007 (contre 9,24 millions en 2006). La plupart se trouve en Asie (55 %) et en Afrique (31 %). À elle seule, l'Inde compte 2 millions de personnes atteintes.
Le vaccin autrefois simple à faire avec une bague est devenu difficile à réaliser car l’injection doit être strictement intradermique et donc douloureuse alors que la réussite qui limite les réactions locales nécessite un enfant strictement immobile. De plus ce vaccin comme le précédent ne protège que la moitié des gens vaccinés.

                   Injection intradermique: la petite bulle est une cloque qui se trouve dans l'épaisseur de la peau

En France, la vaccination est recommandée dans les régions riches en migrants et chez les enfants issus de pays à risque et/ou susceptibles de s’y rendre.
Dans les pays d'endémie, c'est un bon moyen, même s'il est imparfait, de limiter les infections. Le traitement est très long, coûteux, sans parler des formes résistantes.

L'augmentation de la misère, la survenue de souches multi-résistantes conduira sans doute à une révision des conseils de vaccination. Des recherches sont en cours pour développer un vaccin plus efficace.

Le Rotavirus :

est responsable de violentes gastroentérites parfois accompagnées de déshydratation pouvant entrainer la mort. On estime à 15 ou 20 le nombre de morts par an en France. Le traitement précoce de ces états par la réhydratation orale et l’alimentation adaptée permet la guérison en 3 à 4 jours. Cependant il faut être extrêmement vigilant, se lever la nuit pour surveiller l’enfant et lui proposer à boire. Il existe deux vaccins oraux efficaces. L’un fabriqué par GSK a été retiré du commerce car il était contaminé par un fragment d’ADN de Circovirus porcin (PCV). A 50 €  ou plus,  la dose,  non remboursée, cela plombe sérieusement l’ambiance d’autant qu’il en faut 3.

PLUS:
En 2014 Une publication américaine fait état de 267 cas certains d'invagination intestinale aiguë essentiellement dans les 20 jours suivant la première dose de vaccin
En 2015 une publication française a fait état d'une quinzaine de cas d'invagination intestinale chez des tous petits dont un mort. Ceci devrait calmer les vaccinateurs à tout crin.
Le diagnostic  est très difficile surtout chez les tout-petits qui pleurent  et régurgitent ou vomissent  souvent. Or ce sont les pleurs et les vomissements(plus tardifs) qui orientent vers ce diagnostic.


L'Haemophilus:

Le responsable est une bactérie du groupe  Pasteurellaceae (tout comme le bacille de la peste).  C'est le docteur Robert Pfeiffer qui a été le premier à les décrire en 1892 pendant la pandémie de grippe (= influenza). On a longtemps cru qu'il était le responsable de la grippe, jusqu'à ce que l'on mette en évidence en 1933 l'origine virale de la grippe.
 La forme capsulée peut être responsable d'otites, de méningites, survenant presque exclusivement chez les enfants jusqu'à l'âge de six ans, de l'épiglottite aiguë qui peut entraîner la mort par asphyxie et qui se voit aussi chez les enfants (dans ce cas, ne pas coucher un petit enfant qui respire mal et reste spontanément assis : cela peut faire basculer son épiglotte et l'étouffer), de septicémies, de pneumonies .

Un peu d’Histoire : deux cas survenus avant l’existence du vaccin :
Jeanne est une petite fille de 9 mois, en pleine santé. Elle devient grognon avec une fièvre à 38° et le nez qui coule. Son pédiatre la soigne. Deux jours plus tard, elle revoit le pédiatre qui trouve les tympans un peu infiltrés et la met sous antibiotiques. Le lendemain, elle est toujours grognon avec 38,5 ° de température. La mère consulte à nouveau. Le pédiatre trouve la fontanelle douteuse, légèrement bombante. Il fait hospitaliser l’enfant. La ponction lombaire faite immédiatement confirme le diagnostic de méningite purulente. Le traitement antibiotique intraveineux est mis en route pour 10 jours. Bien que la fièvre persiste durant 6 jours, (avec ce germe, c'est habituel mais angoissant) l’enfant guérit sans séquelles.
Question : Cette enfant avait-elle une méningite dès le début, ou la méningite s’est elle installée à la faveur de l’otite? On ne peut pas répondre mais cette histoire qui se termine bien fait froid dans le dos.

Julien est âgé de 18 mois. Il a une température de 38 ,5 °, est irritable, mange mal. L’examen ne retrouve rien de plus mais l’impression est mauvaise. Une ponction lombaire est pratiquée qui permet le diagnostic de méningite purulente. Compte tenu des signes peu marqués, l’Haemophilus parait être la cause la plus probable. Ce qui sera confirmé par la culture. Sans attendre le résultat, l’enfant est traité, comme d’habitude. Après trois jours, la fièvre chute et l’enfant va mieux. Il guérit de sa méningite mais au 9ème jour apparaît une tuméfaction du pied qui se révèlera être une ostéite. C’est une complication tout à fait inhabituelle. Les antibiotiques, modifiés, sont repris et l’enfant guérit.

Ces méningites sont très sournoises, comme un bon gros rhume, qui évolue mal et finalement détruit le cerveau. De plus, même lorsque le diagnostic est précoce, la fièvre peut persister une dizaine de jours sous antibiotiques, et ce malgré une évolution favorable. Dans 20 à 30 % des cas survient une surdité sévère ou une hydrocéphalie, redoutables complications.

Le vaccin a fait disparaître cette affection.
J’ai vécu sa découverte et son utilisation initiale. En France, les premiers tests à grande échelle sont faits dans le département du Val de Marne (94) dans les années 1990 où l’on dénombre une dizaine de cas par an. Tous les petits enfants sont vaccinés et surprise, aucun cas ne survient l’année suivante. Le vaccin est donc rapidement adopté. Il est un peu douloureux, fait en même temps que le Tétracoq (R) en deux injections séparées, et très rapidement il apparait que l'on peut mélanger les deux vaccins dans la même seringue. De plus le mélange est moins douloureux que chaque vaccin séparément.Un vrai bonheur!

L’utilisation du vaccin se généralise rapidement et il est intégré au « Tetracoq » qui devient le « Pentacoq » maintenant remplacé par le « Pentavac »

Après 20 ans, il n'y pas de zone d'ombre pour ce vaccin. C'est un bon vaccin, me semble-t-il. D'ailleurs le consensus est tel que les parents vaccinent leurs enfants sans discuter.


Le pneumocoque :

 Le germe est responsable d'un peu plus de 10% de la mortalité de l'enfant de moins de 5 ans, essentiellement dans les pays du tiers-monde, ce qui constitue un problème majeur de santé publique.

                                                Pneumonie de la base droite

Le pneumocoque est la bactérie responsable de la pneumonie franche lobaire aiguë, maladie le plus souvent brutale très fébrile et autrefois sensible à tous les antibiotiques, mais ce n’est plus le cas. Le pneumocoque est aussi responsable d’otites et surtout de méningites chez les enfants de moins de 5 ans. Il existe environ 80 types de pneumocoques.
Ce microbe est devenu au fil des ans résistant à de nombreux antibiotiques.

Le premier vaccin était dirigé contre les 7 souches les plus dangereuses et le second inclut 13 souches.
Il est bien supporté, donnant peu de réactions fébriles (38 ° parfois) Son seul inconvénient est qu’il est douloureux au moment de l’injection. Les enfants crient pendant 10 ou 15 secondes puis se calment aussitôt.

Ce vaccin a un grande efficacité sur les souches qu'il vise. Ces souches sont malheureusement assez vite remplacées par d'autres.


Comme on peut le voir, la baisse de l’incidence des infections invasives à pneumocoque (souches vaccinales en bleu) a été limitée par un phénomène nouveau mais prévisible, le remplacement des sérotypes vaccinaux (en violet). La réduction globale des infections a été de ce fait limitée.



deux réservess : l'efficacité du vaccin s'atténue dans le temps car les bactéries se remplacent. Ce vaccin fait partie de la liste des 59 médicaments sous haute surveillance sans doute car c'est un vaccin récent.

Même si ces méningites ne sont pas extrêmement fréquentes, leur gravité est telle qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de renoncer à cette protection.

PS : il existe un vaccin « Pneumo 23 » utilisé surtout chez l’adulte mais dont la répétition entraine des réactions désagréables.

Le méningocoque :

Ici c’est déjà un peu plus compliqué.

Le méningocoque C est une bactérie  responsable d’infections sévères et appartenant à différents types :
En France : B (60% des cas) ,C (26% des cas), plus rarement de type A, Y (dans 3% des cas) ou W135 (6% des cas), surtout durant l'enfance et la grande adolescence.


     Graphique montrant le nombre de cas pour 100 000 habitants avant la vaccination

 Le méningocoque A  peu fréquent en Europe donne des épidémies de méningites dans les pays chauds (Amérique du Sud et autres pays intertropicaux souvent pauvres). Il existe un vaccin ancien bien toléré.

Le méningocoque B maintenant le plus fréquent en Europe. L’hiver, il colonise notre nez. On estime qu’une personne sur quatre est porteuse de ce microbe. La contamination se fait entre les personnes dans les milieux bien chauffés : habitation, crèche, école, salle de spectacle. Il est très sensible au froid qui le détruit en quelques secondes quand la température est proche de 0°. C’est ainsi qu’en aérant, on diminue grandement la concentration de ce microbe. Une personne sur 100 à 200 000 fera une infection, méningite ou septicémie. La maladie se rencontre à tous les âges mais avec un peu plus de cas de 0 à 5 ans et entre 15 et 20 ans, peut être en raison de la fréquentation des crèches et des grands amphithéâtres.

Un nouveau vaccin est en cours de commercialisation. Les premiers vaccins ont été des échecs et n’ont pas atteint le stade d’étude sur l’Homme car il existe une ressemblance entre l’antigène utilisé et la myéline qui entraine des complications neurologiques. On nous dit que le nouveau vaccin est sûr mais l’apparition des phénomènes neurologiques est parfois très lente. Il faudra sans doute du recul et une grande prudence avant la vaccination généralisée. Ceci est d’autant plus gênant que ces méningites sont parfois foudroyantes.

Le méningocoque C ressemble beaucoup au B, même habitat, même virulence. Pour lui, on dispose d’un vaccin efficace 5 à 10 ans.
Deux réserves sur ce vaccin : 1. Il est peu utilisé aux Etats-Unis  2. Certains experts pensent que si ce vaccin est employé à grande échelle, le méningocoque C sera remplacé par le B ou les autres et donc on n'aura rien gagné.

                  Infections à méningocoques en France: C diminue mais B augmente: Effet des vases communicants

Le méningocoque W est responsable de petites épidémies en Arabie Saoudite notamment à la Mecque où se concentrent de nombreuses personnes qui parfois, sans être malades sont simplement colonisées et ramènent le microbe au retour du pèlerinage. Actuellement la vaccination contre cette souche est obligatoire pour ceux  qui partent là-bas. Le vaccin combiné ACWY est disponible en Pharmacie en France

Pour résumer à propos du vaccin anti méningocoque C :
Le vaccin parait sûr et efficace. Il existe des réserves sur son intérêt à long terme. Je suis dans l’impossibilité de trancher. C’est donc aux parents qu’il revient de décider, en fonction de leurs craintes, de leur désir d’être très protégés.

PS: Il existe un vaccin plus ancien « C+A » assez peu  utilisé maintenant. il est efficace trois ans.


La Varicelle : un vaccin peu utile sauf chez de très rares personnes.

La varicelle est due à un virus du groupe Zooster Virus qui comporte notamment le virus de l’herpès, de la varicelle et zona (c’est le même) ces virus ont dans leur génome un outil spécifique pour leur replication : l’enzyme appelée Thymidine Kinase Cette enzyme peut être inactivée par un traitement antiviral qui bloque donc la fabrication du virus et entraine une guérison rapide de la maladie. Cela a transformé l’évolution de l'herpès en particulier les primo infections qui chez l’enfant obligeaient parfois à l’hospitalisation. Ce médicament, très efficace aussi pour la varicelle, lorsqu’il est employé tôt  n’est pas admis en France pour cette indication.

La maladie entraine un protection définitive.

Il existe un vaccin donc depuis une dizaine d’années. On sait depuis longtemps que dans les 10  ans suivant la vaccination 30% des sujets vaccinés ont la varicelle. J’imagine ce qu’il advient après 20 ans. J’en déduis que le vaccin est le meilleur moyen de retarder jusqu’à l’âge adulte la survenue de la varicelle!

A mon avis:
En cas de varicelle, il faut faire des réunions d’enfants pour que tous l'attrapent, ou laisser les enfants en crèche ou à l’école.  Ecarter cependant les sujets à risque (eczéma généralisé en poussée, immunodéprimés, traitement oral par les corticoïdes  et de rares autres).  On fait malheureusement le contraire car il existe des rumeurs qui disent n’importe quoi. Par ailleurs, les parents, raisonnables, souhaiteraient bien sûr que leurs enfants attrapent la varicelle ...  (mais plus tard car aujourd’hui, ça tombe mal) !


L’hépatite B :
est une maladie virale due à une infection par le virus de l'hépatite B (VHB) et entrainant une inflammation du foie. Cet agent infectieux strictement humain très solide(!) survit 8 jours à l’air libre (contre 20 min pour le VIH et 10 ans pour le bacille tétanique).

                                         L'hépatite  chronique B dans le Monde

 En France on observe que 6% des gens ont eu un hépatite B et 0,65 % ont une forme chronique soit environ 300 000 personnes

Les symptômes de la maladie aiguë sont essentiellement une inflammation du foie, avec ou sans ictère et des troubles digestifs avec nausées et vomissements. A ce stade, l’évolution est souvent bénigne même si l’hépatite B est la forme la plus grave des hépatites virales. Il existe, rarement, des formes fulminantes à évolution mortelle en quelques jours. L'infection passe parfois inaperçue. Dans près d'un cas sur dix, l'hépatite B aiguë visible ou invisible, ne guérit pas et devient une infection chronique. Le porteur chronique n'a pas de symptôme apparent mais est susceptible de contaminer son entourage. En cas d'hépatite chronique active, les symptômes peuvent être une fièvre modérée, une grande fatigue, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines foncées ou des selles décolorées.

La gravité potentielle de l’hépatite B est lié au risque d’évolution vers une hépatite chronique qui peut se compliquer d’une cirrhose du foie et d’un cancer du foie , une maladie mortelle avec un taux de réponse très faible aux traitements.
D’autres virus  (Hépatite  A, C, Ebstein Barr) donnent des hépatites. Certains toxiques en particulier l’alcool peuvent donner une cirrhose et un cancer du foie.

Le vaccin est très efficace : 2 injections à un mois d’intervalle et un rappel un an plus tard donnent à l’enfant et sans doute à l’adulte une immunité puissante et définitive. A la fin des années 90, une polémique s’est développée sur les relations entre le vaccin et la sclérose en plaque. De nombreuses études ont montré qu’il n’y avait pas de rapport.
Cependant comme la sclérose en plaque est exceptionnelle avant 15 ans, autant se vacciner avant et pourquoi pas durant la petite enfance puisqu’il n’y a pas de rappel et que les adolescents ne fréquentent guère les médecins .

Donc faites vacciner vos enfants contre l’hépatite B au moment qui vous convient.


La Grippe et son vaccin.
Il a déjà fait l’objet de longs débats sur ce site. Il est utile chez les sujets à risque.

Les papillomavirus responsables du cancer de l’utérus.


Le vaccin développé a d’emblée été présenté comme pouvant faire disparaître 80 % des cancers de l’utérus.
L’efficacité ne sera pas connue avant une quinzaine d’années.
Les risques de ces vaccins sont probablement faibles, mais à l'étude et sujets à polémiques.
Les papillomavirus en question sont surtout fréquents en Afrique.

 Carte de la répartition des cancer du col de l'utérus publiée en aout 2008 par le New York Times

Le bénéfice lié à la vaccination, très discuté, parait faible en Europe.
La durée de l’immunisation n’est pas connue.
Une réserve de plus: ce vaccin fait partie de la liste des 59 médicaments sous haute surveillance.

Il y a trop de polémiques d’opacité, de conflits d’intérêts autour de ce vaccin et de certains fabricants. Pour le moment, j’indique que ce vaccin existe et je ne le fais qu’aux enthousiastes.


Le 21/7/2011: papillomavirus suite

La polémique prend de l'ampleur: des plaintes ont été déposées en France  et dans plusieurs pays pour de effets secondaires graves et les discussion sur la réelle efficacité et sur les conditions d'obtention si rapide du remboursement  se multiplient. (" Le Monde" du 12 Juillet 2011)

Dans une lettre adressée le 2 juillet à M. Bertrand, un collectif de médecins de l'île de la Réunion, emmené par Philippe de Chazournes, se montre par ailleurs « très préoccupés par les campagnes de vaccination «contre le cancer du col de l'utérus», essentiellement basées sur une peur injustifiée ».
« Le cancer du col est-il vraiment un problème de santé publique en France au sens où l'entendent les épidémiologistes ? La question mérite d'être posée, car en réalité, on assiste depuis 1980 à une baisse régulière du nombre de nouveaux cas et de la mortalité liée à cette affection. Or, la seule et unique mesure de prévention associée à cette baisse régulière est le dépistage régulier par un frottis cervico-utérin », fait-il remarquer. Le ministère assure, lui, « qu'il n'y a pas de polémique. Le cancer du col de l'utérus est le quinzième cancer féminin par le nombre de décès, c'est donc un sujet sur lequel on doit être attentif ».
Les mêmes doutes sur l'intérêt d'un vaccin par rapport au frottis avaient été soulevés par Antoine Spire, directeur du département de recherche des sciences humaines de l'Institut national du cancer (INCa) au moment où le laboratoire est venu présenter son produit. Le Gardasil n'agit que sur deux types de cancer du col, le HPV (papillomavirus humains) 16 et 18, certes parmi les plus virulents, et deux autres types, les 6 et 11, responsables du développement des verrues génitales. Les spécialistes dénombrent au total 40 types différents de HPV..

Interrogé, le laboratoire renvoie à la conférence de presse organisée mi-juin au cours de laquelle il répondait aux doutes sur l'efficacité du produit, rappelait « l'urgence de vacciner toutes nos filles avec les trois doses avant 15 ans », et jugeait évident, que si l'on souhaitait « une vraie politique de santé publique », il faudrait étendre la vaccination « aux garçons ».
Citation du journal Le Monde"    Pardi, mais c'est bien sûr !

Le 14/04/2014:
la polémique s'amplifie selon le journal Le Monde. Une pétition a déjà reçu la signature de 630 médecins et 270 sages-femmes. Ce n'est pas la dangerosité du vaccin qui est en cause mais son prix et les doutes sur son efficacité sur la prévention du cancer du col utérin.

Pour ceux qui veulent quand même se vacciner, une publication du "lancet Oncology" indique qu'une injection unique de Cervasix a le même effet que 2 ou 3 sur la présence de papillomavirus. Alors pourquoi multiplier les injections?

Il semble donc prudent d'en savoir plus avant de se faire vacciner.


"Cet article est le fruit d'une longue gestation, d'un accouchement très médicalisé mais le Dr Gamin se porte bien. Le bébé parait assez sain et les vaccins lui faciliteront la vie. Seul trois sont obligatoires mais d'autres sont fort utiles. Merci à ceux qui me lisent, même en diagonale!"


Références:
Tuberculose :
Eva Nathanson, M.Sc., Paul Nunn, F.R.C.P., et collMDR Tuberculosis Critical Steps for Prevention and Control  N Engl J Med 2010; 363:1050-1058 September 9, 2010
Les mycobactéries
Pneumocoque:
Agnès Lepoutre1, Emmanuelle Varon2, Scarlett Georges1, Laurent Gutmann2, Daniel Lévy-Bruhl1 et les microbiologistes du réseau Epibac et du réseau des Observatoires régionaux du pneumocoque.

Méningocoque: Bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire

Rotavirus 
Intussusception Risk after Rotavirus Vaccination in U.S. Infants  
N Engl J Med 2014; 370:503-512February 6, 2014

Papillomavirus: en lien dans le texte


                                 modifié le13/06/2015

        
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