lundi 24 janvier 2022

Deformations du crâne du nourrisson et du petit enfant

Les déformation du crâne chez le nourrisson et les petits-enfants Les déformations du crâne chez l’enfant sont fréquentes, variées. Elles disparaissent le plus souvent spontanément. Elles nécessitent cependant une attention particulière dans certains cas. Les causes : la cause est le plus souvent inconnue. On a suspecter la compression in utero dans certains cas. Le torticolis congénital. Il concerne le muscle sterno-cléido-mastoïdien,il est souvent associé à une plagiocéphalie.
Image anatomique Wikipédia

Image Kiné-Bébé-Perpignan

Une cause est assez bien établie. On a incriminé un étirement du muscle sterno-cléido-mastoïdien lors de l’accouchement. Ce muscle se repère très bien sur les statues grecques, il relie la mastoïde, un os situé en arrêt en arrière de l’oreille au sternum et la clavicule situés en haut du thorax à l’avant. Cet étirement survient plus souvent lorsque l’accouchement est un peu délicat. Il entraîne une petite déchirure du muscle qui cicatrise en rétrécissant. L’enfant à une attitude particulière : il a la tête penchée sur le côté opposé au rétrécissement et regarde légèrement en haut. Cette situation ne doit pas être négligée. Le traitement du torticolis congénital. Il peut être fait par les parents. Quelques séances de kinésithérapie douces peuvent aider pour débuter. La prise en charge nécessite de la patience, de la douceur et de la constance. Ce qu’il ne faut pas faire : Corriger trop rapidement l’enfant. Lui tourner la tête en forçant un peu dans le sens contraire de l’anomalie. Ce qu’il faut faire : Supposons que l’enfant tourne plutôt la tête à gauche. Être tranquille. Organiser la chambre pour que la partie intéressante se trouve du côté opposé à la déformation de l’enfant, c’est-à-dire à droite : la porte, la lumière de la fenêtre, l’endroit où les parents arrivent, l’origine des bruits, etc. C’est la partie passive de la rééducation. Elle est très importante. La partie active l’est également : Il faut stimuler l’enfant avec des jouer musicaux, en lui parlant, ou de toutes sortes de manières pour l’encourager à tourner la tête du bon côté. Si l’enfant reçoit des biberons il faut peu à peu qu’il cherche le biberon sur sa droite. Ainsi, en quelques mois, mais des formations se corrige grâce au travail des parents. La kinésithérapie est souvent inefficace voir néfaste. Les autres déformations du crâne : la plagiocéphalie La plagiocéphalie est une déformation du crâne du nourrisson qui se caractérise par un aplatissement à l’arrière de ce dernier, ou sur un côté. Encore désignée par l’appellation « déformation crânienne positionnelle » la principale d’entre elles est relative à la position dans laquelle vous couchez votre nouveau-né. S’il dort toujours sur le même côté, l’os à l’arrière de son oreille s’aplatira progressivement.

Image Wikipédia d'une forme importante 

On peut éviter facilement sa survenue en faisant varier le coté du couchage, en stimulant l'enfant pour qu'il tourne sa tête de tous les côtés. queues séances de kinésithérapie peuvent aider les parents à réaliser le traitement. D'autres, courantes sont liées à la compression du crâne pendant l’accouchement. Elles disparaissent le plus souvent en quelques semaines sans aucun traitement. Une particularité rare : la cranio-sténose L’enfant va naître avec une tête trop petite comme en atteste le périmètre crânien, une fontanelle absente. Cette anomalie est rapidement confirmée par une radiographie du crâne qui montre l’absence de suture entre les os du crâne. Cette anomalie empêche la croissance du crâne et entraîne ensuite une compression du cerveau. Le traitement est chirurgical et doit être fait rapidement mais sans urgence. Il existe des anomalies isolées de certaines sutures crâniennes qui entraînent des cranio-sténoses asymétriques. Ce sont des situations rares et complexes qui ne rentrent pas dans le cadre de cet exposé. Les déformations postnatales : La plus courante et la Plati-céphalie. Elle se rencontre chez les enfants qui passe beaucoup de temps dans leur lit, allongé sur le dos. Le poids du crâne entraîne son aplatissement à l’arrière. Là encore, le traitement est très facile : il suffit d’encourager l’enfant à tourner la tête d’un côté ou de l’autre plutôt que de regarder sans arrêt le plafond. Si cette situation est négligé, elle s’aggrave il peut persister à l’âge adulte ou il est trop tard pour faire quoi que ce soit. Les autres déformations sont rares et souvent liées à des négligences ou plus rarement d’un accident.

Bibliographie .

 "https://etreparents.com/torticolis-du-nourrisson-tout-ce-quil-faut-savoir 

"https://kine-bebe-perpignan.fr/le-torticolis-chez-le-bebe/" 

Merci de votre lecture. 

 

Sommaire 

mercredi 12 janvier 2022

Le vaccin anti Covid et l’ARN messager

« Ils ne savent même pas localiser leur vésicule biliaire mais ont un avis tranché sur l'ARN messager et l'hydroxychloroquine" Cette boutade du sénateur Claude Malhuret m’a amusé, mais a semblé nécessiter des éclaircissements. 

Pour la vésicule biliaire c’est facile : elle se trouve sous le foie qui se trouve rue mène à droite en haut du ventre.

Pour l’ARN messager c’est un peu plus compliqué.

 Je vais tenter d’expliquer ce qu’est l’ARN messager. Ce sera forcément réducteur mais on n’a rien sans rien. 

Habituellement pour un vaccin, on injecte soit un virus modifié, atténué, soit une protéine modifiée. Pour le vaccin anti Covid c’est notre corps qui va fabriquer cette protéine modifiée à partir de l’ARN messager. Notre corps qui ne la connaît pas va l’éliminer. 

Sans revenir aux origines de la vie, on peut dire : Notre corps est composé de divers organes, le cerveau le poumon le foie la rate. Ces organes sont des amas de cellules. Les cellules comportent un noyau dans lequel se trouvent les chromosomes. Les chromosomes constituent notre matériel génétique. Il s’agit d’un long filament d’acide désoxyribonucléique (ADN) replié sur lui-même dans lequel se trouve toute l’information nous concernant. Cette information sert essentiellement à fabriquer des protéines.


Cette information est comme un livre de recettes de cuisine. La recette comporte les ingrédients et la préparation. Les ingrédients : Du sucre, le ribose et le désoxyribose, et des acides aminés. La préparation : Ouvrir le livre de cuisine à la bonne recette c’est-à-dire dérouler l’acide désoxyribonucléique et choisir la bonne page. Flûte, c’est incompréhensible ! Il faut une traduction. Qu’à cela ne tienne le dictionnaire est fourni. L’acide désoxyribonucléique (ADN) est facilement traduit en acide ribonucléique (ARN) 

 

 

 

Lecture de l'ADN

C’est l’ARN messager. Cet ARN messager permet de fabriquer la protéine choisie. Pourquoi avoir choisi l’ARN messager plutôt qu’une autre méthode ? Cette technique, lorsqu’on la maitrise, a un grand avantage : la rapidité. Elle utilise notre corps pour fabriquer la protéine utile. Ceci évite tous les procédés utilisés antérieurement lents et surtout très difficiles à modifier si la protéine devait l’être. Si le virus mute, on modifie très facilement l’ARN messager et le tour est joué. À quoi correspond une mutation du virus ? Le virus 

 


Synthèse des protéines

possède une protéine qui agit comme une clé pour pénétrer dans les cellules immunitaires, les lymphocytes, de notre organisme. C’est cette clé que le vaccin reconnaît et neutralise. Le virus est malin, il modifie la clé : il faut donc modifier le vaccin.

 
 
 

samedi 8 janvier 2022

La bronchiolite du nourrisson : signes, diagnostic, causes, traitement et FAQ

La bronchiolite est une maladie infectieuse touchant les toutes petites bronches, appelées "Bronchioles" qu'elle rétrécit, voire obstrue alors qu'elles sont déjà toutes petites. Elle touche souvent les très petits enfants où elle peut être dangereuse.



 Image "Pour la Science"

Quels sont les signes ? Comment fait-on le diagnostic ?


Le diagnostic de bronchiolite est assez facile. Il repose sur la constatation des signes suivants, survenant en période épidémique c'est-à-dire de novembre à mars pour le virus respiratoire syncytial, virus le plus courant :

Toux, de tonalité un peu aiguë.
Difficultés respiratoires surtout expiratoires.
Respiration rapide.
Distension du thorax souvent difficile à apprécier.
Râles sifflants ou sous-crépitants expiratoires à l’auscultation.

La fièvre est en général modérée inférieure à 38 ° 5.

Les signes de gravité sont évalués rapidement :
L’âge inférieur à 3 ou 6 mois invite à la prudence.
Le tirage qui se traduit par une dépression inter ou sous-costale à l’inspiration, un balancement thoraco-abdominal  ou un battement des ailes du nez.
La polypnée ou augmentation de la fréquence respiratoire.
La présence de râles crépitants  indique la présence de liquide dans les alvéoles.

La radiographie, rarement faite "en ville", montre un poumon distendu, trop noir (trop d'air) avec des côtes plus horizontales et un diaphragme aplati en raison de l'air bloqué dans les poumons. La "grosse goutte blanche" est le cœur. Sous le diaphragme, on aperçoit bien sur le cliché de gauche, de face, une tache grise qui est la poche à air de l'estomac.
















Avec quoi peut-on confondre une bronchiolite ?

 En fait je l’ai dit le diagnostic est assez facile mais j’ai vu porter des diagnostics de gastro- entérite lorsque l’enfant vomit à cause de la toux, ou de rhino-pharyngite s’il s’agit d’une forme légère ou débutante, ce qui ne prête guère à conséquence, mais étant donné la longue durée de la maladie ( 12 jours), les parents consultent de nouveau. Il est alors facile de corriger le diagnostic et d’adapter le traitement.

On peut confondre également cette maladie avec une véritable crise d’asthme d’autant que les bronchiolites peuvent déclencher une crise d’asthme. En France, cela n’a guère de conséquence car les traitements sont similaires, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.

On peut confondre également cette situation avec un hyper activité bronchique (HAB), qui chez le petit enfant de moins de 2 ans donne parfois exactement le même tableau. Pour être simple, je dirais que l’enfant atteint de HAB tousse 3 semaines quand les autres toussent trois jours. Le facteur déclenchant peut être une agression respiratoire quelconque, virale notamment par les Rhinovirus ou allergique chez les plus grands.



Quelle est la cause des bronchiolites ?

La bronchiolite est une maladie infectieuse toujours virale




Ce beau camembert montre les virus responsables de toutes les maladies respiratoires aiguës. Ils peuvent tous donner des bronchiolites mais certains plus que d'autres. La bronchiolite n'est qu'une des maladies respiratoires aiguës. Il y a aussi la laryngite ou croup, la trachéite,  la bronchite, la broncho-alvéolite, l'alvéolite pure plus rare ou d'origine cardiaque.

Le Virus respiratoire syncytial (VRS) est responsable de 50 % des cas et de 100 % à certaines périodes de l’année.
Image "Pour La Science et Université du Texas"

Depuis quelques années, a émergé un Métapneumovirus (20 %) qui donne les mêmes signes que le VRS avec cependant des complications à type d’otite une peu plus fréquentes.
Les influenza virus  (grippaux) plutôt responsables de pneumonies, para-influenza virus responsables de laryngites et adénovirus responsables des deux et les rhino-virus responsables de n’importe quoi, mais plus souvent des rhumes,  se partagent les  30 % de bronchiolites restantes.

Ces virus ne sont tous actifs en même temps comme le montre cette image: le virus respiratoire syncytial et celui de la grippe sont actifs surtout l'hiver.
Image "N Eng J Med"


De toute façon le diagnostic du virus en cause n’est utile que pour la recherche et n’est d’aucune importance pour le malade car il ne change pas le traitement.




















Évolution:

Une bronchiolite à VRS dure environ 12 jours en 3 phases : 1. Installation avec aggravation possible les 4 premiers jours, 2. Période d’état : ça tousse et ça tousse, 3. guérison lente.

Complications :
La défaillance respiratoire nécessitant une ventilation assistée est heureusement rare. Elle concerne plutôt les petits nourrissons. Chez les plus grands, elle serait plutôt due à des adénovirus infectant des enfants déjà fragiles.
La surinfection bronchique survient après quelques jours et se traduit par une fièvre plus élevée dépassant 39 °. Il faut la distinguer d’une otite purulente heureusement plus rare.


Traitement :

Il n’y a pas de traitement curatif . On ne peut que soulager les symptômes. L’humidification de l’air me semble très utile car la vapeur d’eau diminue la viscosité des secrétions qui dès lors s’évacuent plus facilement lors de la toux.

Un Autocuiseur
Ajoutons qu’un bain durant 15 minutes est aussi efficace qu’une séance d’aérosols car l’enfant respire un air saturé de vapeur d’eau et fluidifie ses « glaires » qu’il évacue alors très facilement en toussant. Les soins du nez sont souvent très utiles.

 Surélever la tête du lit avec un oreiller sous le matelas améliore seulement certains enfants. Le plus souvent il faut fractionner les repas car d’une part, l’enfant se fatigue et peine à respirer en mangeant, d’autre part, le repas occupe de la place. Il va directement dans l’estomac situé juste sous le poumon dont il n’est séparé que par le diaphragme qui appuie sur lui.

Les médicaments ont une efficacité très contestée :

Les broncho-dilatateurs en spray me semblent cependant utiles. Ils sont couramment utilisés en France mais déconseillés aux États-Unis.
Les anti-inflammatoires en spray donnés immédiatement après le bronchodilatateur me semblent également utiles.

La cortisone (par voie orale) doit être  le plus souvent évitée. Je l’emploie parfois chez les petits nourrissons pour éviter une hospitalisation mais la cortisone entraine une dépression immunitaire transitoire et on attrape tout ce qui passe pendant trois semaines. C’est un médicament qu’on n’emploie pas à la légère.

La kinésithérapie est utile chez les tout petits. Malheureusement les nouvelles méthodes d’accélération du flux expiratoire sont, de l’avis de toutes les mères, assez mal supportées et génèrent des angoisses importantes chez l’enfant même petit. Je la réserve donc aux enfants encombrés  et de moins de 1 an quand il s’agit d’éviter une hospitalisation.

Les Antibiotiques n’ont aucune efficacité sur les virus, On ne les emploie donc qu’en cas de surinfection au cours de l’évolution.

Questions en vrac :

La bronchiolite se transforme-t-elle en asthme ?

A mon avis non. Certains disent même qu’elle protègerait ! C’est un sujet débattu mais, compte tenu des très importantes épidémies que nous avons eu il y a quelques années, mon cabinet devrait maintenant être rempli d’asthmatiques, hors il n’en est rien.

La bronchiolite fragilise-t-elle les enfants ?


Oui parfois. Certains enfants font plus de bronchites parfois sifflantes (asthmatiformes  = comme de l’asthme) Mais asthmatiforme n’est pas asthme. C’est comme le « Canada Dry » qui ressemble au « Whisky » mais qui n’en est pas.
Ces enfants ont parfois une hyperactivité bronchique (HAB) déjà signalée, c'est-à-dire qu’ils toussent 3 semaines quand les autres toussent 3 jours. Il existe des traitements spécifiques pour ces situations. Ces traitements nécessitent des essais et tâtonnements mais, si la médecine était simple, les études ne dureraient pas 11 ans.

La bronchiolite est-elle plus fréquente ?

Je ne le pense pas, mais c’est difficile à affirmer car ce mot désigne selon les pays, des situations différentes. Le chauffage trop important des maisons générant un air très sec a peut-être contribué à aggraver des toux qu’on négligeait autrefois. Mais autrefois on avait la pneumonie, parfois double, de triste mémoire. Heureusement on ne doit pas choisir entre la peste et le choléra !

Comment humidifier?
Faire sécher du linge, mettre des serviettes éponges sur les radiateurs ou des tissus humides à terre si le chauffage est par le sol, cocotte minute qui siffle.

Les bols d'eau, non! c'est pour les poissons exotiques, ils sont encore pleins le lendemain matin donc inutiles.
L'idéal serait d'avoir un peu de buée sur les vitres. Le lendemain, aérez, cela assainit l'air et recolle le papier peint!

 Un bain, qui permet de respirer de l'air saturé en eau remplace très efficacement une séance d'aérosol et peut faciliter la kinésithérapie (donner le bain juste avant).


Puis-je sortir mon enfant malade ?
Oui naturellement. Il faut le couvrir s’il fait froid. C’était au temps des voitures à chevaux,  , qui versaient dans les chemins de terre, qu’on restait chez soi en attendant le Docteur qui venait à cheval faire sa « Docte visite »,    
et une ordonnance de soupe claire, une saignée ou des sangsues quand il n’avait pas recours au prêtre. Mais c’est fini maintenant. Les médecins ont des médicaments plus efficaces. Ils n’ont plus de chevaux et les voitures sont chauffées. Donc on peut sortir avec son bébé.




Image: http://surlezinc.blogs.com/bis/
Avec 2014ce type de véhicule, il n'est peut être pas judicieux de faire de longs trajets avec un enfant malade !




 Conclusion:
La bronchiolite est une maladie courante très contagieuse survenant par épidémies, souvent longue et fatigante  parfois préoccupante surtout chez les petits nourrissons.


Lors de ces situations critiques, rien n’est négligeable. Pour le traitement je dis souvent :
" L’humidification c’est 50 %, Les repas fractionnés 10 %, les soins du nez 5%, les bronchodilatateurs 5 %, les anti-inflammatoires 5%, et le temps qui passe fait le reste."

Mots clés Infection, Poumon, Bronchiolite, Nourrisson, Virus respiratoire Syncytial, métapneumovirus, rhinovirus  VRS,

Références :
ML. Everard:  Acute Bronchiolitis  and Croup. Pediatr. Clin.N Am.56(2009)119-133

J.V. Williams and col:  Humanmetapneumovirus and Lower Respiratory Tract Disease inOtherwise Heathy Infants and Children n Eng J Med 350;5 29 janv 2004 p443-450

B. Bommenel, V Gadjos: la bronchiolite du nourrisson. Pour la Science387 Janvier 2010 p42-49
                          
                                                       Mise à jour le 12/02/2015

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