lundi 31 août 2009

L’allaitement au sein


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Vous attendez un bébé, comment le nourrir ?
Cette série abordera en plusieurs chapitres les thèmes suivants :
L’allaitement au sein
Comparaison des différents laits animaux ou, pourquoi le lait humain est il mieux adapté à l’Homme ?

L’allaitement au sein :
En France, contrairement à la plupart des autres pays, l’allaitement au sein n’a pas la cote.

C’est une histoire très ancienne qui remonte à plus de deux siècles :
Il y a fort longtemps, on avait recours à des « nourrices » pendant deux ou trois ans avec un résultat parfois catastrophique. L’allaitement au sein restait de toute façon le seul moyen de survie des bébés. La femme, en particulier au XIX ème siècle avait, dans les milieux huppés, un statut de « représentation ». Actuellement on dirait « femme-objet ». Cette histoire a perduré et reste sans doute l’une des raisons de la mauvaise vogue de l’allaitement au sein.
De grands efforts souvent maladroits ont été faits pour l’encourager. Le plus maladroit se manifeste lors de l’accouchement : on fait parfois pression sur la maman pour qu’elle donne le sein. Parfois, elle s’y résout et c’est le plus souvent un fiasco.
Car la décision de nourrir son enfant au sein est prise bien souvent très tôt, soit avant, soit au début de la grossesse.

Les raisons avancées pour ne pas allaiter sont multiples :
« Cela ne me disait rien », « j’ai vu ma mère, ma tante … c’était affreux », « je ne voulais pas ressembler à une vache à lait », « c’est mauvais pour les seins ». « Ce n’est pas pratique on ne peut rien faire, on est bloqué chez soi. »

Les raisons pour allaiter sont plus simples :
« Je ne sais pas, c’est comme ça, quand on a un enfant… », « Je n’y ai pas pensé, c’est naturel », « c’est meilleur pour l’enfant » «c’est pratique on peut aller partout » et plus rarement ;
« J’ai lu, j’ai regardé sur Internet et j’ai pensé que c’était mieux »

Il faut arrêter de stresser les mères avec ces histoires d’allaitement. Une mère doit allaiter si elle le souhaite, sinon elle donnera des biberons. Les fabricants de lait font de très bons laits pour les bébés.

La maman choisit donc d’allaiter :

Cet allaitement ne se fait pas toujours sans difficulté. Il faut aider la maman. Une consultation chez le pédiatre une semaine à 10 jours après la sortie de maternité est très utile.

Principales informations utiles lorsqu'on allaite :

Il n'y a pas de bonne méthode pour allaiter. Touts les méthodes sont bonnes si l'enfant et la maman sont contents. Par contre, s'il y a un souci, on peut se rapprocher d'un système classique.









Ayez une montre molle, plus souple car Bébé vit à son rythme

1. La mode est à l’allaitement à la demande, mais il faut nuancer car le bébé demande à téter sans arrêt et la maman se fatigue. J’explique donc que c’est en effet « à la demande » mais « à la demande des deux ». Il faut négocier. Si Bébé a bien tété, il attendra … l’heure de la tété suivante.

2. La composition du lait varie au cours d’une tétée. Au début «c’est de l’eau », cela désaltère, à la fin «c’est de la crème », cela nourrit. Pour se nourrir, il faut téter "la crème", avoir faim. Il faut donc attendre un peu entre deux tétées. L’intervalle est variable et sans grande importance entre 2 et 12 heures. Si Bébé a faim, il tétera bien, l’eau, puis la crème et il sera rassasié pour un moment. Et quand on tète, on tète, on ne discute pas, on ne raconte pas sa vie. «Bébé, on ne parle pas la bouche pleine ! »

3. On ne réveille pas un bébé qui dort. « Mais on ne dort pas en mangeant ! »

4. Il faut faire des tétées courtes : 10 minutes pour un sein, un quart d’heure pour les deux . L’enfant prend presque tout durant les cinq premières minutes. Le reste, c'est de la relation mère enfant, c'est personnel. Cette façon de faire, ménage les seins et donne plus de temps à la maman, pour faire des câlins ou autre chose. Et quand on tète, on tète, on ne discute pas, on ne raconte pas sa vie. « Quand c’est l’heure c’est l’heure ! »

5. On ne pèse pas Bébé pour savoir ce qu’il prend. On observe le double menton, les cuisses, l’aspect général.

6. La maman allaitera le temps qui lui conviendra : une seule tétée parfois -c’est un début- et le premier lait contient 50% d’anticorps, un jour, une semaine ,3 mois, deux ans. Il est inutile de décider à l’avance. Quand ça ne va plus, on arrête. Ainsi, la maman reste sur une bonne impression. Comme elle sait qu’elle peut arrêter à tout moment, elle ne stresse pas.

Plus tard elle racontera à ses amies qu’elle a allaité à son rythme et sans doute celles-ci allaiteront plus sereinement.


Une mère doit allaiter seulement si elle le souhaite.


Image: Montre molle S.Dali:

"La montre molle est une invention de Salvador Dali, particulièrement adaptée aux horaires souples et aux journées élastiques, mais inutilisable quand les temps sont durs."
Marc Escayrol


Voir aussi
L’allaitement au biberon : quel lait choisir ?
Le lait de vache, c’est pour les petits veaux !

Diversification de l’alimentation du nourrisson.

 Mots clés: alimentation, mère, allaitement, nourrisson, Nutrition, sein, tétée




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dimanche 30 août 2009

L’allaitement au biberon : quel lait choisir ?

 
L’allaitement au biberon est également appelé « allaitement artificiel ». Ceci est abusif car le lait en poudre n’a rien d’artificiel. Certes ce n’est pas un mode aussi naturel d’alimentation que « donner le sein » mais cela fonctionne très bien dans les pays riches où l'achat de poudre ne ruine pas la famille et où l'eau est de qualité.
Quelques informations :
Le lait en poudre, c’est du lait de vache, modifié car le lait de vache c’est pour les petits veaux. (voir le chapitre consacré à ce sujet)
Le lait est écrémé pour supprimer les graisses saturées nocives qui sont remplacées par des graisses végétales. Le taux des protéines est diminué pour se rapprocher du lait humain. Le taux de lactose (« sucre » du lait au goût non sucré) est adapté pour une meilleure tolérance.
La composition des laits pour nourrissons est très encadrée (par la loi) et très surveillée .
La technologie de fabrication des laits est complexe. Ainsi, malgré l’abondance des marques il n’existe en Europe que 5 ou 6 fabricants, d’envergure le plus souvent internationale. Ils ont tous soumis aux mêmes règles.
Quel lait choisir ?
Vaste question
Il existe beaucoup de laits tous faits à partir de poudre de lait de vache (près de 200 marques!) dont les différences sont modestes :

 Les "laits" de relais avec l'allaitement maternel. Sont-ils utiles ? J'ai un doute. On s'en passait très bien avant.
Les laits 1ers et 2 eme âge de base. Ils se ressemblent tous et ont la même composition. On peut choisir en fonction du prix, de la disponibilité chez son vendeur ou de considérations personnelles. Bébé ne verra pas la différence. Ils conviennent à la plupart des bébés
Les laits « confort » ou « AR » = antireflux . Ils sont épaissis pour éviter les remontées de laits. Ils ne sont justifiés qu’en cas de reflux important. Ils peuvent parfois constiper l’enfant ce qui n’est pas mieux .
Les laits « transit » pour les bébés constipés. Souvent riches en lactose, ils peuvent entrainer des « coliques ».
Les autres : il y en a tellement que moi-même pédiatre avec une longue formation en nutrition, j’ai de la peine à suivre.
.Laits de soja : très en vogue à l’époque de la « vache folle » ils sont passés de mode.      

NB: Les laits de Soja ou de Riz, en brique ne contiennent  pas  naturellement du calcium, sauf si le fabricant en a ajouté. Il faut vérifier. L'appellation "lait" est ici une escroquerie!! dangereuse: prudence à tout âge.
.Laits pour bébés goulus ! C’est un peu comme si on nous donnait de la "choucroute enrichie" si on a très faim!! Pourquoi compliquer? si on a faim on mange plus.
.Lait HA ou hypoallergéniques : un bon concept au départ mais un fiasco car ils provoquent plus de coliques, sont chers et pour un bénéfice discutable. Utiles pour des compléments épisodiques en cas d’allaitement maternel.
 .Le lait "dit de Riz" adapté au bébé, ne nécessite pas d'hydrolyse des protéines du riz car il n'y a pas d'allergie croisée avec celle des vaches. Il mérite d'être essayé en cas d'allergie, car il est souvent bien toléré et beaucoup moins cher.
.Laits fortement hydrolysés sont réservés à la prescription médicale pour des pathologies particulières. 

 .Les laits d'autres animaux sont d'emploi plus difficile car ils sont soit rares ou d'une composition trop variable. Le lait de jument souvent cité, est rare et cher car la jument est délicate à traire et ne fournit que 200 ml à chaque traite.


On Choisira donc le plus souvent un lait 1er ou 2 ème âge de base. On peut changer de marque mais pourquoi, si Bébé est content.


Pour les grands, dont la nourriture est variée. à partir de 9 ou 12 mois:

Le lait de croissance-maison : utilisé avec succès pendant 25 ans à mon cabinet:
Lait de vache demi écrémé, stérilisé, pasteurisé ou bouilli
dilué jusqu'à 2 ans  (1/3 d'eau et 2/3 de lait)
enrichi d'une farine pour bébé: une cuillerée dose pour 50 ml  de lait (dans un biberon de 200 ml on met donc 4 doses).
Cela fait parfaitement l'affaire. Et c'est  6 à 10 fois moins cher. Pourquoi dépenser plus pour le même résultat .

Les "laits de croissance" du commerce sont en réalité excellents pour la croissance de la trésorerie des fabricants dont la puissance marketing est grande !!I ls sont enrichis en Fer qui est mal absorbé et en vitaminé C que l'on trouve partout dans l'alimentation.e.Mais beaucoup de personnes préfèrent la facilité apportée par ces laits, malgré leur prix incompréhensible.Les laits de croissance sont une brillante réussite commerciale !!



Quoiqu’il en soit il reste préférable, si on le peut, de choisir l’allaitement au sein, qui est plus économique, plus pratique (85 % des mères le disent) et sûrement meilleur pour le bébé


voir aussi:
Le nouveau né : les premiers jours à la maison 
L’allaitement au sein
La diversification de l'alimentation
Le lait de vache, c’est pour les petits veaux !
           
                                             Mise à jour le 19/03/2017

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jeudi 27 août 2009

La grippe A(H1N1) quoi de neuf ?

Selon les derniers bilans, l’OMS (12 aout 2009) fait état de 177457 cas dans le monde avec 1462 décès. Cette estimation sous estime sans doute la réalité car tous les cas ne sont pas signalés. En France métropolitaine, un peu plus de 12000 cas ont été recensés avec deux morts chez des sujets porteurs du virus et présentant par ailleurs des facteurs de risque.
Ces chiffres donnent deux informations importantes :
  1. La contagiosité de la grippe A(H1N1) actuelle est faible :
J’en tiens pour preuve l’épidémie de grippe de la fin du mois de janvier 2009 due à un virus différent mais également de type A(H1N1) qui était très contagieux : en une seule semaine, j’avais vu chez l’enfant 200 cas. Les symptômes étaient toujours les mêmes, très forte fièvre, toux, nez qui coule, parfois le blanc de l’œil assez rouge, et une grande fatigue. L’épidémie a été très brutale. Quelques cas le vendredi et 200 cas la semaine suivante puis tout s’est arrêté d’un coup. Le diagnostic était très facile car les enfants grippés étaient si fatigués qu’ils étaient couchés dans les bras de leurs parents. Il n’y a eu aucune hospitalisation parmi ces cas ni aucune complication. Par contre l’Hôpital avait enregistré des cas de sinusites en particulier d’ethmoïdites et un cas de mastoïdite qui sont des affections potentiellement sévères. Par bonheur tous les enfants ont guéri.
  1. La gravité est normale, voire faible :
Le taux d’hospitalisation pour la grippe actuelle est faible, la mortalité également. Le traitement par les antithermiques (Paracétamol essentiellement) permet d’attendre la guérison spontanée qui survient en moins d’une semaine. Les antiviraux peuvent aider dans « les cas à risque ».
Quid de l’avenir ? Malheureusement je ne suis pas voyant et je ne sais pas lire dans le marc de café. Dommage.
Les prédictions actuelles : un automne difficile, un nouveau virus plus virulent, une aggravation de la maladie liée à des mutations, un vaccin inefficace car le virus aura changé.
La réalité : Personne ne sait prédire l’avenir. Le rôle des instituts sanitaires est d’anticiper le pire sinon à quoi serviraient-ils ?
La situation bien réelle est que jusqu’à maintenant, l’épidémie est discrète, le virus est peu virulent, la mortalité est faible.
Bien sûr la période automno-hivernale est habituellement plus favorable à la grippe et aux maladies des voies aériennes en général. Donc prévoyons des mouchoirs en papier.
Peut-on éviter la grippe ?
La grippe est contagieuse essentiellement par les particules expulsées lors d’une toux.
Il faut chaque fois qu’on le peut limiter la contamination, en diminuant le nombre de virus disponibles :
Evitez de vous trouver dans des lieux fermés où tout le monde tousse mais ce n’est pas toujours possible. Comment éviter le métro, le bus, le tram ?
Utiliser des mouchoirs si vous toussez et les autres feront de même.
Lavez-vous les mains fréquemment, surtout si vous toussez. Vous contaminerez moins votre entourage.
Le Vaccin
Il est en préparation, Les essais cliniques ont commencé. On saura dans quelques semaines s’il génère des anticorps (un critère d’efficacité) . Il sera probablement disponible cet automne, mais qui devra se faire vacciner ?
Cette grippe est donc jusqu’à présent une grippe simple comme la plupart des autres. Je suis optimiste et je pense que cette année, elle le restera.

« En pensant à tout cela il ne faudrait pas oublier que le fléau évitable le plus mortel reste le tabac, devant le Sida et les autres maladies. »

Bébé est arrivé

Vous avez un bébé !
C'est nouveau et cela change votre vie, c'est normal. On était deux et on est trois dans le meilleur des cas. Commençons par le meilleur des cas : papa, maman, bébé

Bébé est tout nouveau, il change notre univers et a des exigences immédiates. Il a faim, il pleure, il veut dormir, il pleure. Il trouve sa couche sale, il pleure; Il veut des câlins que fait t-il ? Un bébé prend de la place. Certains essayent de prendre toute la place. De plus parfois on ne comprend rien. On est perdu. C'est normal.

Pas de soucis : on reste calme si on peut ou on fait semblant. D’autres avant nous y sont arrivés. Alors on va y arriver.
Que va t-il manger ?
Sein, biberon ?
Pourquoi pleure t-il ?
Va t-on y arriver ? Oui Bien sûr

Vacances




Mais oui, les toubibs sont aussi en vacances quand il fait beau. Donc il faut parfois être patient. D'ailleurs, ce site n'a pas vocation à régler des problèmes urgents, ni à se substituer à votre médecin traitant que vous devez impérativement consulter si vous n'avez pas la situation en main. Ce site ne peut que vous donner des informations générales et vous permettre d'avoir un peu plus confiance en vous, si votre enfant va bien.
Bonnes vacances à tous et profitez bien des fantastiques qualités de vos enfants !
Et apprenez leur peu à peu ce que vous savez. D'abord en les touchant, puis en leur parlant, en chantant. Le langage est un outil génial pour le développement et chaque adulte parle très facilement sans y penser. Parlez à votre bébé.
Pas de vacances pour le langage.