samedi 19 novembre 2011

Alimentation et grossesse : Le point de vue du bébé

La grossesse est un évènement exceptionnel. Le couple et en particulier la future maman se pose une multitude de questions. L’alimentation n’est pas le moindre souci. On trouve sur internet des réponses mais il est difficile de faire le tri.

Elle a mauvaise mine, la cuisinière, j'espère que sa grossesse est OK!



Pour rester simple :


Les carences :
Il faut garder à l’esprit que l’enfant est préservé des carences. Dans les pays où règne la malnutrition même sévère, naissent de beaux enfants, mais les mères en ressortent encore plus malnutries.
 Les carences ont des conséquences surtout sur les mères,  qui ont des anémies, des complications infectieuses, des suites de couche parfois difficiles mais le bébé est relativement préservé.

Les toxiques :
Nous sommes entourés d’agents toxiques mais ne perdons pas de vue que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Beaucoup de plastiques contiennent du Bisphénol A qui à toute petite dose est toxique chez le fœtus des souris. Ce qui est inquiétant même si on n'est pas des rats !

les plastiques contenant du Bisphenol A sont courants


Certains font la Une, parfois persistante, de l’actualité, d’autres concernent un petit nombre de personnes qui y sont exposées.

Les agents infectieux :
Les agents infectieux n'ont heureusement pas tous des conséquences sur l’enfant.
La toxoplasmose, la listériose les plus graves, sont d’origine alimentaire.

L’alimentation de base d’une future maman :

C’est simple : elle doit être normale, variée, faite des produits disponibles localement et habituellement consommés.

La grossesse augmente- t-elle les besoins ? Oui mais extrêmement peu.
Le « Coût calorique de production d’un bébé » de 3,5 kg en 9 mois (275 jours) est de
 3,5 x 14000 / 270 = 180 Kcal par jour. Il faut y ajouter le placenta, un peu d’utérus, le travail du cœur qui alimente le bébé. En fait, à la louche, plutôt 100 Kcal le premier trimestre et 250 le dernier.

La grossesse augmente les besoins de moins de 10 %.

Quelques silhouettes auxquelles il faudra (temporairement ) renoncer!
Comme il est impossible pour la plupart d’entre nous de calculer ce que nous mangeons, il suffit de faire comme d’habitude : manger normalement, jeter un oeil sur sa silhouette, se peser de temps à autre pour s’assurer qu’il n’y a pas de dérapage.






Les protéines et le fer sont importants pour tout le monde.

Les protéines, c’est  le béton de notre corps.

 Le fer est un composant essentiel pour transporter l’oxygène dans le sang et pour corriger une anémie après un saignement ou même un accouchement normal.


La viande et le poisson apportent tous les acides aminés essentiels ainsi que du fer.
Une consommation raisonnable de l’ordre de 70 à 100 g par jour couvre largement les besoins.

Les lentilles, les œufs apportent également des protéines.

On notera ici que le Fer des végétaux est très mal absorbé (2%) mais la vitamine C prise au même moment améliore l’absorption. Mangez des oranges, si vous êtes végétariens!


Le calcium et la vitamine D
J'en ai pris quand j'étais petit!
Le calcium
c'est un élément essentiel de nos os qui constituent la charpente de notre corps. Il est apporté principalement par le lait, et ses dérivés, yaourt,  fromage qui sont du lait concentré. L'os pilé est aussi riche en calcium, mais ce n'est pas très pratique!
Cependant, une arête de « sardine à l’huile » apporte 80 mg de calcium soit 1/6 des besoins !

La vitamine D

L’assimilation du Calcium est grandement favorisée par la vitamine D qui peut manquer en fin d’hiver. Entre Novembre et Mai, il est bon de donner de la vitamine D aux futures mères au 3 ème trimestre. Une ampoule unique d'environ 100 000 U.I. convient parfaitement.
La vitamine D se fabrique dans notre peau grâce au soleil. On en trouve peu dans l’alimentation sauf dans le foie de poisson surtout : la célèbre huile de foie de morue.

Le riz, les pâtes, le pain apportent des calories des acides gras dessaturés.

Les légumes sont excellents, ils apportent moins de calorie et facilitent le transit.


Les fruits apportent de plus de la vitamine C.



Éviter les toxiques :

Le mercure utilisé fini dans la rivière, les poissons...

Le Mercure : c’est un poison puissant.
Il est souvent cité sur le net mais concerne un très petit nombre de personnes :

Citons par exemple la tragédie de la baie de Minamata(1907-1970) au Japon.
 L'utilisation du mercure dans la prospection aurifère pose de graves problèmes de  santé publique (entre autres chez les Amérindiens de Guyane, qui consomment beaucoup de poissons contaminés par les sites d'orpaillage).
De manière générale, il convient par précaution d'éviter que les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans consomment plusieurs fois par mois des gros et vieux poissons de haute mer qui ont plus longtemps consommé du mercure (éviter dorade, espadon, marlin, requin et thon).
Les poissons d’élevage (saumons, soles etc...) ne sont pas concernés par le mercure.


Ils sont à la mode, présents partout, en particuliers dans certains plastiques qu’il faut éviter de chauffer au four à micro-ondes. Utiliser plutôt des récipients de verre ou la bonne vieille casserole.


Les agents infectieux :

Attention Toxoplasmose !

Le toxoplasme est un parasite des félidés (le tigre mais aussi le chat !) et des rongeurs, dont les excréments contaminent tout : l’herbe, la salade, les vaches, les moutons et l’homme qui mange de la viande ou des fruits et des légumes.
Les femmes immunisées ne craignent rien.
En France 50 à 70 % des adultes sont immunisés à la suite d’une contamination le plus souvent alimentaire. Ils ne craignent donc rien. Au Royaume-Uni où l’on préfère la viande plus cuite l’immunité est moins forte. Dans les pays où l’hygiène est la moins bonne, les infections inapparentes, le plus souvent ont lieu durant l’enfance et les femmes enceintes ne risquent plus grand chose.


Ne pas trop câliner
Prévention de la toxoplasmose :

Consommer de la viande très cuite, ne pas manger de la viande saignante ou crue (sauf viande congelée).
Laver à grande eau les légumes et fruits primeurs souillés de terre et, si possible, ne les consommer que cuits, ou pelés.
Éviter les contacts avec les félidés (votre chat) et leurs excréments, faire nettoyer par une autre personne tous les jours les récipients, en les désinfectants. Se laver soigneusement les mains après avoir manipulé de la viande crue, des légumes ou de la terre et avant chaque repas.
Porter des gants pour jardiner.

La listériose est une  maladie bactérienne qui affecte de nombreuses espèces animales et qui est causée par la Listeria monocytogenes  La bactérie peut se développer au réfrigérateur. La transmission se fait essentiellement par l'alimentation. Il n'y a pas de moyen de savoir si on est protégé car les sérologies ne sont pas fiables.
La maladie donne peu de signes chez l’adulte : fièvre, état grippal. Il faut y penser chez la femme enceinte et donner facilement des antibiotiques, après une hémoculture quand elle est possible.
Le microbe peut traverser le placenta et contamine l’enfant qui peut faire une infection généralisée, une méningite.

Prévention de la listériose:
La pasteurisation et la cuisson détruisent la bactérie. Les règles alimentaires de prévention chez les femmes enceintes sont donc les suivantes :
Pourtant c'est si bon: Ok après l'accouchement.
·    Éviter de consommer les fromages à pâte molle (ainsi que ceux vendus râpés), les poissons fumés, les coquillages crus, et les produits de charcuterie notamment rillettes, produits en gelée, pâtés, foie gras, etc...
·    Enlever la croûte des fromages, laver soigneusement les légumes crus et herbes aromatiques, cuire les viandes (à cœur pour le steak haché) et les poissons...

: Image: Vacherin Mont-d'Or





En Vrac :

 Évitez l’excès de café, de thé, de sel visible ou caché 

Supprimez l’alcool.

Profitez-en pour arrêter le tabac.

Demandez conseil à votre gynécologue.


« Vous êtes enceintes ? C’est super ! Ménagez-vous un peu si c’est possible. La grossesse n’est pas une maladie, c’est un état très particulier durant lequel le corps se modifie beaucoup et l’esprit passe au mode alerte voire inquiet. Rappelez vous que presque tous les bébés qui naissent sont en bonne santé. Bonne route. »


Références:  en lien dans le texte


Voir aussi dans ce site:

Les besoins fondamentaux :l'eau, l'énergie, glucides, lipides, protides, oxygène, azote, fer

Le cordon ombilical, le placenta, la maman, le bébé.

Des jouets toxiques pour Noël ? (Liens concernant les produits toxiques) 

 

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2 commentaires:

  1. Qu'est qu'il est bien ce site, on apprend plein de choses intéressantes !!

    Est-ce que vous pouvez me dire si les oeufs de mes propres poules sont plus à risque que les oeufs bio du commerce ?

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  2. Bonjour Anonyme.

    Votre question est intéressante. La réponse est plus complexe qu'il n'y parait.

    1. Vos poules sont-elles plus "bio" que celles du commerce ? En tout cas, vous connaissez leur situation. C'est déjà ça.

    2. La vente et l'utilisation des œufs dans les collectivités sont très réglementées. L'œuf, excellent milieu de culture, est parfois contaminé surtout par des Salmonelles, agents de diarrhées.
    Pour éviter cela, Il ne faut pas que les salmonelles présentes dans les fientes ne pénètrent dans l’œuf. L’extérieur de la coquille ne doit pas être en contact avec l’intérieur. Mais ce n'est pas le seul impératif.

    3. Comment faire pour que vos œufs soient au top?
    La nature est bien faite: L’œuf arrive à l'air avec des mécanismes de défense. Pour se protéger des contaminations, il possède à sa surface un enduit qui le rend imperméable aux bactéries. Cet enduit est situé sous la fiente qui donne parfois à l’œuf un aspect peu engageant.
    Il ne faut absolument pas laver les œufs car en ôtant la fiente, on supprime en même temps cette protection. La coquille devient perméable et l’œuf s’infecte.

    On peut les essuyer avec tact et en rester là.

    Avec des poules "bio" et des œufs, natures et pas bien propres, vous avez toutes les chances qu'ils soient "plus bio que bio" !

    Chez nous, on introduit l'œuf, le jaune mais aussi le blanc, vers 7 mois, cuit dur au début.

    Dans certains pays, le poulet constitue un apport essentiel en protéines. Il est navrant de constater qu'on ne donne parfois que le jaune aux bébés, alors que le blanc est également excellent car riche en protéines

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