jeudi 10 février 2011

Les Vaccins (2) BCG, Rotavirus, Haemophilus,Pneumocoque, méningocoque, Varicelle, Hépatite B, Papillomavirus

 Après le chapitre des vaccins les plus courants, j'aborde ici le cas des vaccins sujets à discussion. C'est parfois si complexe que j'ai dû faire des choix et rester simple voire simpliste.

La tuberculose et le BCG   
Le Rotavirus
L'Haemophilus
Le pneumocoque
Le méningocoque
La varicelle
L'hépatite B
La grippe
Les papillomavirus

Poster about tuberculosis in children and methods of transmission, showing a child wearing a bib. [New York] : WPA Federal Art Project, District 4, [between 1936 and 1941].

Source: Library of Congress, LC-USZC2-5369


On ne rigolait pas trop!


La tuberculose et le vaccin antituberculeux: le BCG 
BCG signifie « Bacille de Calmette et Guérin » du nom des découvreurs de ce vaccin.
Il protège « plus ou moins » contre la tuberculose, mais il n'y a rien d'autre.

Histoire :

La tuberculose est due au Bacille de Koch dont le réservoir est l’homme mais aussi les bovins et certains oiseaux notamment les pigeons si nombreux dans nos villes
Le bacille de la tuberculose existait il y a trois millions d'années, La souche originelle serait apparue en Afrique de l'Est, considérée comme le berceau de l'Humanité. La maladie serait donc aussi vieille que l'Humanité et son expansion à travers le monde serait intimement liée à celle de l'homme. Ce serait l'homme qui aurait transmis la maladie à ses animaux domestiques ou commensaux et non l'inverse.
Le complexe tuberculosis serait constitué de deux lignées évolutives différentes, la première n'infectant que l'Homo sapiens, la seconde qui serait d'origine animale pouvant aussi infecter l'être humain, mais affectant surtout d'autres mammifères (bovins, caprins, rongeurs…) et certains oiseaux.

La Tuberculose était une maladie fréquente et très grave au XIX ème et à la première moitié du XX ème siècle. Elle reste encore préoccupante dans les pays émergents (Vietnam, Inde, Afrique).   En Russie mais aussi aux USA chez les populations noires et pauvres du New Jersey sont apparues des souches de bacilles résistant à presque tous les antibiotiques. Avec les mouvements de populations et bien que les pauvres voyagent moins que les riches, il est probable que ces bacilles diffuseront à l’ensemble de la planète. Les microbes ne connaissent pas les frontières.



L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le nombre total de nouveaux cas de tuberculose est resté stable en 2007 et que le pourcentage des nouveaux malades dans la population mondiale a légèrement baissé, comme il le fait régulièrement depuis 2004. Elle évalue à 9,27 millions le nombre de cas de tuberculose en 2007 (contre 9,24 millions en 2006). La plupart se trouve en Asie (55 %) et en Afrique (31 %). À elle seule, l'Inde compte 2 millions de personnes atteintes.
Le vaccin autrefois simple à faire avec une bague est devenu difficile à réaliser car l’injection doit être strictement intradermique et donc douloureuse alors que la réussite qui limite les réactions locales nécessite un enfant strictement immobile. De plus ce vaccin comme le précédent ne protège que la moitié des gens vaccinés.

                   Injection intradermique: la petite bulle est une cloque qui se trouve dans l'épaisseur de la peau

En France, la vaccination est recommandée dans les régions riches en migrants et chez les enfants issus de pays à risque et/ou susceptibles de s’y rendre.
Dans les pays d'endémie, c'est un bon moyen, même s'il est imparfait, de limiter les infections. Le traitement est très long, coûteux, sans parler des formes résistantes.

L'augmentation de la misère, la survenue de souches multi-résistantes conduira sans doute à une révision des conseils de vaccination. Des recherches sont en cours pour développer un vaccin plus efficace.

Le Rotavirus :

est responsable de violentes gastroentérites parfois accompagnées de déshydratation pouvant entrainer la mort. On estime à 15 ou 20 le nombre de morts par an en France. Le traitement précoce de ces états par la réhydratation orale et l’alimentation adaptée permet la guérison en 3 à 4 jours. Cependant il faut être extrêmement vigilant, se lever la nuit pour surveiller l’enfant et lui proposer à boire. Il existe deux vaccins oraux efficaces. L’un fabriqué par GSK a été retiré du commerce car il était contaminé par un fragment d’ADN de Circovirus porcin (PCV). A 50 €  ou plus,  la dose,  non remboursée, cela plombe sérieusement l’ambiance d’autant qu’il en faut 3.

PLUS:
En 2014 Une publication américaine fait état de 267 cas certains d'invagination intestinale aiguë essentiellement dans les 20 jours suivant la première dose de vaccin
En 2015 une publication française a fait état d'une quinzaine de cas d'invagination intestinale chez des tous petits dont un mort. Ceci devrait calmer les vaccinateurs à tout crin.
Le diagnostic  est très difficile surtout chez les tout-petits qui pleurent  et régurgitent ou vomissent  souvent. Or ce sont les pleurs et les vomissements(plus tardifs) qui orientent vers ce diagnostic.


L'Haemophilus:

Le responsable est une bactérie du groupe  Pasteurellaceae (tout comme le bacille de la peste).  C'est le docteur Robert Pfeiffer qui a été le premier à les décrire en 1892 pendant la pandémie de grippe (= influenza). On a longtemps cru qu'il était le responsable de la grippe, jusqu'à ce que l'on mette en évidence en 1933 l'origine virale de la grippe.
 La forme capsulée peut être responsable d'otites, de méningites, survenant presque exclusivement chez les enfants jusqu'à l'âge de six ans, de l'épiglottite aiguë qui peut entraîner la mort par asphyxie et qui se voit aussi chez les enfants (dans ce cas, ne pas coucher un petit enfant qui respire mal et reste spontanément assis : cela peut faire basculer son épiglotte et l'étouffer), de septicémies, de pneumonies .

Un peu d’Histoire : deux cas survenus avant l’existence du vaccin :
Jeanne est une petite fille de 9 mois, en pleine santé. Elle devient grognon avec une fièvre à 38° et le nez qui coule. Son pédiatre la soigne. Deux jours plus tard, elle revoit le pédiatre qui trouve les tympans un peu infiltrés et la met sous antibiotiques. Le lendemain, elle est toujours grognon avec 38,5 ° de température. La mère consulte à nouveau. Le pédiatre trouve la fontanelle douteuse, légèrement bombante. Il fait hospitaliser l’enfant. La ponction lombaire faite immédiatement confirme le diagnostic de méningite purulente. Le traitement antibiotique intraveineux est mis en route pour 10 jours. Bien que la fièvre persiste durant 6 jours, (avec ce germe, c'est habituel mais angoissant) l’enfant guérit sans séquelles.
Question : Cette enfant avait-elle une méningite dès le début, ou la méningite s’est elle installée à la faveur de l’otite? On ne peut pas répondre mais cette histoire qui se termine bien fait froid dans le dos.

Julien est âgé de 18 mois. Il a une température de 38 ,5 °, est irritable, mange mal. L’examen ne retrouve rien de plus mais l’impression est mauvaise. Une ponction lombaire est pratiquée qui permet le diagnostic de méningite purulente. Compte tenu des signes peu marqués, l’Haemophilus parait être la cause la plus probable. Ce qui sera confirmé par la culture. Sans attendre le résultat, l’enfant est traité, comme d’habitude. Après trois jours, la fièvre chute et l’enfant va mieux. Il guérit de sa méningite mais au 9ème jour apparaît une tuméfaction du pied qui se révèlera être une ostéite. C’est une complication tout à fait inhabituelle. Les antibiotiques, modifiés, sont repris et l’enfant guérit.

Ces méningites sont très sournoises, comme un bon gros rhume, qui évolue mal et finalement détruit le cerveau. De plus, même lorsque le diagnostic est précoce, la fièvre peut persister une dizaine de jours sous antibiotiques, et ce malgré une évolution favorable. Dans 20 à 30 % des cas survient une surdité sévère ou une hydrocéphalie, redoutables complications.

Le vaccin a fait disparaître cette affection.
J’ai vécu sa découverte et son utilisation initiale. En France, les premiers tests à grande échelle sont faits dans le département du Val de Marne (94) dans les années 1990 où l’on dénombre une dizaine de cas par an. Tous les petits enfants sont vaccinés et surprise, aucun cas ne survient l’année suivante. Le vaccin est donc rapidement adopté. Il est un peu douloureux, fait en même temps que le Tétracoq (R) en deux injections séparées, et très rapidement il apparait que l'on peut mélanger les deux vaccins dans la même seringue. De plus le mélange est moins douloureux que chaque vaccin séparément.Un vrai bonheur!

L’utilisation du vaccin se généralise rapidement et il est intégré au « Tetracoq » qui devient le « Pentacoq » maintenant remplacé par le « Pentavac »

Après 20 ans, il n'y pas de zone d'ombre pour ce vaccin. C'est un bon vaccin, me semble-t-il. D'ailleurs le consensus est tel que les parents vaccinent leurs enfants sans discuter.


Le pneumocoque :

 Le germe est responsable d'un peu plus de 10% de la mortalité de l'enfant de moins de 5 ans, essentiellement dans les pays du tiers-monde, ce qui constitue un problème majeur de santé publique.

                                                Pneumonie de la base droite

Le pneumocoque est la bactérie responsable de la pneumonie franche lobaire aiguë, maladie le plus souvent brutale très fébrile et autrefois sensible à tous les antibiotiques, mais ce n’est plus le cas. Le pneumocoque est aussi responsable d’otites et surtout de méningites chez les enfants de moins de 5 ans. Il existe environ 80 types de pneumocoques.
Ce microbe est devenu au fil des ans résistant à de nombreux antibiotiques.

Le premier vaccin était dirigé contre les 7 souches les plus dangereuses et le second inclut 13 souches.
Il est bien supporté, donnant peu de réactions fébriles (38 ° parfois) Son seul inconvénient est qu’il est douloureux au moment de l’injection. Les enfants crient pendant 10 ou 15 secondes puis se calment aussitôt.

Ce vaccin a un grande efficacité sur les souches qu'il vise. Ces souches sont malheureusement assez vite remplacées par d'autres.


Comme on peut le voir, la baisse de l’incidence des infections invasives à pneumocoque (souches vaccinales en bleu) a été limitée par un phénomène nouveau mais prévisible, le remplacement des sérotypes vaccinaux (en violet). La réduction globale des infections a été de ce fait limitée.



deux réservess : l'efficacité du vaccin s'atténue dans le temps car les bactéries se remplacent. Ce vaccin fait partie de la liste des 59 médicaments sous haute surveillance sans doute car c'est un vaccin récent.

Même si ces méningites ne sont pas extrêmement fréquentes, leur gravité est telle qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de renoncer à cette protection.

PS : il existe un vaccin « Pneumo 23 » utilisé surtout chez l’adulte mais dont la répétition entraine des réactions désagréables.

Le méningocoque :

Ici c’est déjà un peu plus compliqué.

Le méningocoque C est une bactérie  responsable d’infections sévères et appartenant à différents types :
En France : B (60% des cas) ,C (26% des cas), plus rarement de type A, Y (dans 3% des cas) ou W135 (6% des cas), surtout durant l'enfance et la grande adolescence.


     Graphique montrant le nombre de cas pour 100 000 habitants avant la vaccination

 Le méningocoque A  peu fréquent en Europe donne des épidémies de méningites dans les pays chauds (Amérique du Sud et autres pays intertropicaux souvent pauvres). Il existe un vaccin ancien bien toléré.

Le méningocoque B maintenant le plus fréquent en Europe. L’hiver, il colonise notre nez. On estime qu’une personne sur quatre est porteuse de ce microbe. La contamination se fait entre les personnes dans les milieux bien chauffés : habitation, crèche, école, salle de spectacle. Il est très sensible au froid qui le détruit en quelques secondes quand la température est proche de 0°. C’est ainsi qu’en aérant, on diminue grandement la concentration de ce microbe. Une personne sur 100 à 200 000 fera une infection, méningite ou septicémie. La maladie se rencontre à tous les âges mais avec un peu plus de cas de 0 à 5 ans et entre 15 et 20 ans, peut être en raison de la fréquentation des crèches et des grands amphithéâtres.

Un nouveau vaccin est en cours de commercialisation. Les premiers vaccins ont été des échecs et n’ont pas atteint le stade d’étude sur l’Homme car il existe une ressemblance entre l’antigène utilisé et la myéline qui entraine des complications neurologiques. On nous dit que le nouveau vaccin est sûr mais l’apparition des phénomènes neurologiques est parfois très lente. Il faudra sans doute du recul et une grande prudence avant la vaccination généralisée. Ceci est d’autant plus gênant que ces méningites sont parfois foudroyantes.

Le méningocoque C ressemble beaucoup au B, même habitat, même virulence. Pour lui, on dispose d’un vaccin efficace 5 à 10 ans.
Deux réserves sur ce vaccin : 1. Il est peu utilisé aux Etats-Unis  2. Certains experts pensent que si ce vaccin est employé à grande échelle, le méningocoque C sera remplacé par le B ou les autres et donc on n'aura rien gagné.

                  Infections à méningocoques en France: C diminue mais B augmente: Effet des vases communicants

Le méningocoque W est responsable de petites épidémies en Arabie Saoudite notamment à la Mecque où se concentrent de nombreuses personnes qui parfois, sans être malades sont simplement colonisées et ramènent le microbe au retour du pèlerinage. Actuellement la vaccination contre cette souche est obligatoire pour ceux  qui partent là-bas. Le vaccin combiné ACWY est disponible en Pharmacie en France

Pour résumer à propos du vaccin anti méningocoque C :
Le vaccin parait sûr et efficace. Il existe des réserves sur son intérêt à long terme. Je suis dans l’impossibilité de trancher. C’est donc aux parents qu’il revient de décider, en fonction de leurs craintes, de leur désir d’être très protégés.

PS: Il existe un vaccin plus ancien « C+A » assez peu  utilisé maintenant. il est efficace trois ans.


La Varicelle : un vaccin peu utile sauf chez de très rares personnes.

La varicelle est due à un virus du groupe Zooster Virus qui comporte notamment le virus de l’herpès, de la varicelle et zona (c’est le même) ces virus ont dans leur génome un outil spécifique pour leur replication : l’enzyme appelée Thymidine Kinase Cette enzyme peut être inactivée par un traitement antiviral qui bloque donc la fabrication du virus et entraine une guérison rapide de la maladie. Cela a transformé l’évolution de l'herpès en particulier les primo infections qui chez l’enfant obligeaient parfois à l’hospitalisation. Ce médicament, très efficace aussi pour la varicelle, lorsqu’il est employé tôt  n’est pas admis en France pour cette indication.

La maladie entraine un protection définitive.

Il existe un vaccin donc depuis une dizaine d’années. On sait depuis longtemps que dans les 10  ans suivant la vaccination 30% des sujets vaccinés ont la varicelle. J’imagine ce qu’il advient après 20 ans. J’en déduis que le vaccin est le meilleur moyen de retarder jusqu’à l’âge adulte la survenue de la varicelle!

A mon avis:
En cas de varicelle, il faut faire des réunions d’enfants pour que tous l'attrapent, ou laisser les enfants en crèche ou à l’école.  Ecarter cependant les sujets à risque (eczéma généralisé en poussée, immunodéprimés, traitement oral par les corticoïdes  et de rares autres).  On fait malheureusement le contraire car il existe des rumeurs qui disent n’importe quoi. Par ailleurs, les parents, raisonnables, souhaiteraient bien sûr que leurs enfants attrapent la varicelle ...  (mais plus tard car aujourd’hui, ça tombe mal) !


L’hépatite B :
est une maladie virale due à une infection par le virus de l'hépatite B (VHB) et entrainant une inflammation du foie. Cet agent infectieux strictement humain très solide(!) survit 8 jours à l’air libre (contre 20 min pour le VIH et 10 ans pour le bacille tétanique).

                                         L'hépatite  chronique B dans le Monde

 En France on observe que 6% des gens ont eu un hépatite B et 0,65 % ont une forme chronique soit environ 300 000 personnes

Les symptômes de la maladie aiguë sont essentiellement une inflammation du foie, avec ou sans ictère et des troubles digestifs avec nausées et vomissements. A ce stade, l’évolution est souvent bénigne même si l’hépatite B est la forme la plus grave des hépatites virales. Il existe, rarement, des formes fulminantes à évolution mortelle en quelques jours. L'infection passe parfois inaperçue. Dans près d'un cas sur dix, l'hépatite B aiguë visible ou invisible, ne guérit pas et devient une infection chronique. Le porteur chronique n'a pas de symptôme apparent mais est susceptible de contaminer son entourage. En cas d'hépatite chronique active, les symptômes peuvent être une fièvre modérée, une grande fatigue, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines foncées ou des selles décolorées.

La gravité potentielle de l’hépatite B est lié au risque d’évolution vers une hépatite chronique qui peut se compliquer d’une cirrhose du foie et d’un cancer du foie , une maladie mortelle avec un taux de réponse très faible aux traitements.
D’autres virus  (Hépatite  A, C, Ebstein Barr) donnent des hépatites. Certains toxiques en particulier l’alcool peuvent donner une cirrhose et un cancer du foie.

Le vaccin est très efficace : 2 injections à un mois d’intervalle et un rappel un an plus tard donnent à l’enfant et sans doute à l’adulte une immunité puissante et définitive. A la fin des années 90, une polémique s’est développée sur les relations entre le vaccin et la sclérose en plaque. De nombreuses études ont montré qu’il n’y avait pas de rapport.
Cependant comme la sclérose en plaque est exceptionnelle avant 15 ans, autant se vacciner avant et pourquoi pas durant la petite enfance puisqu’il n’y a pas de rappel et que les adolescents ne fréquentent guère les médecins .

Donc faites vacciner vos enfants contre l’hépatite B au moment qui vous convient.


La Grippe et son vaccin.
Il a déjà fait l’objet de longs débats sur ce site. Il est utile chez les sujets à risque.

Les papillomavirus responsables du cancer de l’utérus.


Le vaccin développé a d’emblée été présenté comme pouvant faire disparaître 80 % des cancers de l’utérus.
L’efficacité ne sera pas connue avant une quinzaine d’années.
Les risques de ces vaccins sont probablement faibles, mais à l'étude et sujets à polémiques.
Les papillomavirus en question sont surtout fréquents en Afrique.

 Carte de la répartition des cancer du col de l'utérus publiée en aout 2008 par le New York Times

Le bénéfice lié à la vaccination, très discuté, parait faible en Europe.
La durée de l’immunisation n’est pas connue.
Une réserve de plus: ce vaccin fait partie de la liste des 59 médicaments sous haute surveillance.

Il y a trop de polémiques d’opacité, de conflits d’intérêts autour de ce vaccin et de certains fabricants. Pour le moment, j’indique que ce vaccin existe et je ne le fais qu’aux enthousiastes.


Le 21/7/2011: papillomavirus suite

La polémique prend de l'ampleur: des plaintes ont été déposées en France  et dans plusieurs pays pour de effets secondaires graves et les discussion sur la réelle efficacité et sur les conditions d'obtention si rapide du remboursement  se multiplient. (" Le Monde" du 12 Juillet 2011)

Dans une lettre adressée le 2 juillet à M. Bertrand, un collectif de médecins de l'île de la Réunion, emmené par Philippe de Chazournes, se montre par ailleurs « très préoccupés par les campagnes de vaccination «contre le cancer du col de l'utérus», essentiellement basées sur une peur injustifiée ».
« Le cancer du col est-il vraiment un problème de santé publique en France au sens où l'entendent les épidémiologistes ? La question mérite d'être posée, car en réalité, on assiste depuis 1980 à une baisse régulière du nombre de nouveaux cas et de la mortalité liée à cette affection. Or, la seule et unique mesure de prévention associée à cette baisse régulière est le dépistage régulier par un frottis cervico-utérin », fait-il remarquer. Le ministère assure, lui, « qu'il n'y a pas de polémique. Le cancer du col de l'utérus est le quinzième cancer féminin par le nombre de décès, c'est donc un sujet sur lequel on doit être attentif ».
Les mêmes doutes sur l'intérêt d'un vaccin par rapport au frottis avaient été soulevés par Antoine Spire, directeur du département de recherche des sciences humaines de l'Institut national du cancer (INCa) au moment où le laboratoire est venu présenter son produit. Le Gardasil n'agit que sur deux types de cancer du col, le HPV (papillomavirus humains) 16 et 18, certes parmi les plus virulents, et deux autres types, les 6 et 11, responsables du développement des verrues génitales. Les spécialistes dénombrent au total 40 types différents de HPV..

Interrogé, le laboratoire renvoie à la conférence de presse organisée mi-juin au cours de laquelle il répondait aux doutes sur l'efficacité du produit, rappelait « l'urgence de vacciner toutes nos filles avec les trois doses avant 15 ans », et jugeait évident, que si l'on souhaitait « une vraie politique de santé publique », il faudrait étendre la vaccination « aux garçons ».
Citation du journal Le Monde"    Pardi, mais c'est bien sûr !

Le 14/04/2014:
la polémique s'amplifie selon le journal Le Monde. Une pétition a déjà reçu la signature de 630 médecins et 270 sages-femmes. Ce n'est pas la dangerosité du vaccin qui est en cause mais son prix et les doutes sur son efficacité sur la prévention du cancer du col utérin.

Pour ceux qui veulent quand même se vacciner, une publication du "lancet Oncology" indique qu'une injection unique de Cervasix a le même effet que 2 ou 3 sur la présence de papillomavirus. Alors pourquoi multiplier les injections?

Il semble donc prudent d'en savoir plus avant de se faire vacciner.


"Cet article est le fruit d'une longue gestation, d'un accouchement très médicalisé mais le Dr Gamin se porte bien. Le bébé parait assez sain et les vaccins lui faciliteront la vie. Seul trois sont obligatoires mais d'autres sont fort utiles. Merci à ceux qui me lisent, même en diagonale!"


Références:
Tuberculose :
Eva Nathanson, M.Sc., Paul Nunn, F.R.C.P., et collMDR Tuberculosis Critical Steps for Prevention and Control  N Engl J Med 2010; 363:1050-1058 September 9, 2010
Les mycobactéries
Pneumocoque:
Agnès Lepoutre1, Emmanuelle Varon2, Scarlett Georges1, Laurent Gutmann2, Daniel Lévy-Bruhl1 et les microbiologistes du réseau Epibac et du réseau des Observatoires régionaux du pneumocoque.

Méningocoque: Bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire

Rotavirus 
Intussusception Risk after Rotavirus Vaccination in U.S. Infants  
N Engl J Med 2014; 370:503-512February 6, 2014

Papillomavirus: en lien dans le texte


                                 modifié le13/06/2015

        
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samedi 20 novembre 2010

Des jouets toxiques pour Noël ?

Comme chaque année, à cette période, fleurissent des articles sur les produits toxiques des jouets que l’on donne à caresser, à inhaler, à manger à nos chers bambins.

Déjà, dès l'aspect on peut essayer de voir où est le problème. Prenons l'exemple de ces deux chiens que tout le monde connait:

à gauche: Giacometti, que l'on trouve, pas si facilement d'ailleurs, chez  Sotheby's en général,
et à droite: Jeff Koons, à Venise en ce moment.
On voit tout de suite que celui de gauche est un peu anguleux, en métal suspect avec peut-être des soudures au plomb et il a l'air souffreteux, ce qui pourrait nuire au développement psychique du "petit". Celui de droite est plus inoffensif.

Qu'en pensez vous Docteur? La question que le "Docteur" attend !

"Il n'en est rien pour qui s'y connait: celui de gauche est une reproduction en matière bio, super cool et résiliente et donc très tendance, et celui de droite est en plastique non précisé sur le prospectus, avec un gaz pas du tout hilarant." (Ça commence mal cet article!)

Avec la chimie, il est encore plus difficile  de s’y retrouver.
Procédons par ordre de citations en 2010 :

Les phtalates : c’est un composant essentiel pour assouplir certains plastiques très résistants.
Les autres plastiques sont très nombreux, purs ou contenant parfois du Bisphénol A. Tous ont des avantages et des inconvénients. Ainsi, certains plastiques sont moins toxiques, mais leur fabrication dégage plus de gaz à effet de serre.

Les phtalates sont considérés comme un des nombreux modificateurs endocriniens. On en découvre tous les jours.

Les plus récents à la "une" de l’actualité sont le paracétamol l’aspirine et l’ibuprofène, selon une enquête chez des femmes et des études troublantes chez le rat (On prend note, c'est intéressant, mais on n'est pas des bêtes. )

Car l’aspirine, maintenant supposée toxique pour le testicule du fœtus, a permis des grossesses simples et tranquilles autrefois mortelles pour l'enfant et parfois la mère.



On distingue en particulier trois métaux : le mercure, le plomb, le cadmium, pour lesquels d’une part on n’a pas pu mettre en évidence de rôle positif pour l’activité biologique, et d’autre part qui peuvent être à l’origine d'intoxications ou de maladies graves.

Ces trois métaux n’ont aucune raison de se retrouver dans les jouets. Il s’agit de polluants ou de composés frauduleux.

Le plomb peut se trouver dans les peintures mais en Europe c’est interdit depuis presque 100 ans.

Le mercure se trouve dans certaines piles mais aussi dans nos lampes à basse consommation qu’il faut donc apporter chez le marchand quand elles ne fonctionnent plus.

Le cadmium se trouve dans certaines batteries de nos chers portables, des jouets électroniques qui de plus sont en plastique.


Le formaldéhyde (autrement dit le formol) se trouve dans les vernis des jouets en bois mais aussi dans celui de nos parquets flottants. Il est cancérigène.


C’est un produit chimique composé à partir du formol et de l’ammoniac. Il va être interdit dans les jouets en Europe  (directive en cours)

Il est irritant corrosif par contact avec la peau, les yeux, dangereux par ingestion Il semble également tératogène c'est-à-dire dangereux pour les fœtus.  Lors de sa combustion, il dégage du monoxyde de carbone, de l’ammoniac, et peut être de l’acide cyanidrique (cyanure) Le point éclair (risque de feu) est de 154 ° C. Or, la température d’une cigarette incandescente dépasse 500 °.

Le caractère cancérigène ne semble pas totalement établi.  Mise à part une étude chez le rat qui indique que des cancers de la vessie pourraient exister (à suivre).

 Selon les spécialistes belges,  on trouve  malheureusement ce produit dans la composition de la  mousse des tapis puzzle que nos bambins vont porter à la bouche. Ces produits chimiques peuvent passer dans l’organisme au fil des contacts avec la peau, ou des inhalations, et souvent les enfants jouent simplement en couche sur ce type de jouets. Vigilance donc

          Ne brûlez pas vos tapis puzzle, ce peut être dangereux. Ne fumez pas à proximité.
Stockez-les à la cave en attendant d'en savoir plus. Tous les modèles ne sont peut être pas concernés. Il sont cependant le plus souvent importés de Chine.



Les diodes luminescentes : peuvent être toxiques pour les yeux. Mais les phares des voitures et plus encore le soleil le sont aussi. On ne va pas supprimer le soleil qui est la source de notre vie, mais les diodes ne sont pas indispensables pour les enfants.


A coté de cette chimie, vient :
L’allergie :
Ici, on ne sait plus où on met les pieds car chacun peut être allergique ou intolérant à n’importe quoi.
Les parfums sont cités. Mais que viennent-ils faire dans des jouets ?


Plus simple : les petits objets que l’enfant peut inhaler en particulier les yeux des peluches.




Ce nounours là parait hostile mais il a les yeux bien fixés (cependant dans l'encre utilisée pour l'imprimer, le noir de carbone, n'est pas très écologique). Rien n'est parfait

Mais l’environnement hostile ne se limite pas aux jouets.

Je citerai en vrac :
Le biberon trop chaud,
La table à langer,
La cuisine où on se brûle,
Le salon où on prend le café qui cause de graves brulures, et où il y a des cacahuètes!
La chambre encombrée de peluches bourrées d’acariens qui font tousser,
La salle de bain qui glisse,
Les fenêtres, les escaliers, les portes,
La piscine,
La boite à outils,
La vie...

"On peut toujours aller à la scierie et fabriquer ses jouets soi-même mais certains bois sont allergisants, la sciure n'est pas bonne pour les poumons, on peut attraper le tétanos et les outils sont parfois en plastique. Alors ..."


Pour résumer:
Tout se complique mais heureusement des techniciens, un peu affolants parfois, surveillent la planète.

Cette affaire me rappelle une "Expertise des années 1978" où grâce à une technique extrêmement performante de chromatographie en phase gazeuse, on avait recherché des substances cancérigènes dans le Whisky. On en avait trouvé dans beaucoup de Whiskys, surtout écossais!
C'était bien sur une étude "américaine" !

Image: Album Tintin. "On a marché sur la lune" p.5 chez Casterman



Le tabac et l'alcool sont responsables de plus de 100 000 morts par an, mais il reste raisonnable de protéger nos enfants qui ne seront pas forcément tabagiques et/ou alcooliques plus tard .
Pour finir sur une note optimiste:

"Tout est dangereux mais c'est dans les pays les plus riches en jouets toxiques, que l’espérance de vie est la plus longue, donc, il y a des raisons d’espérer!"
 NB: On perçoit ici tout de suite l'absurdité de certains raisonnements simplistes.


70 ans et plus       82 ans et plus      80-81 ans      78-79 ans      76-77 ans      74-75 ans      72-73 ans      70-71 ans      indisponible









moins de 70 ans      65-69 ans      60-64 ans      55-59 ans      50-54 ans      45-49 ans      40-44 ans      35-39 ans      moins de 35 ans

En pratique:

Evitez Giacometti ou Jeff Koons car on manque de documents,
Lavez les peluches,
Aérez les autres jouets,
Vérifiez que tout est solide et bien attaché (yeux boutons, etc...) avant de les donner aux enfants.
Ne laissez pas trainer les sacs en plastique.

Références :
Women in Europe for à Common Future (WECF) un petit résumé en français de 3 pages à propos des jouets.

"Le Monde" daté du 8 novembre 2010 citant l'étude de la revue Human Reproduction à propos des fœtus, du paracétamol et du rat.




                                         mise à jour le 14 décembre 2010


             
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dimanche 24 octobre 2010

Vaccins pour les enfants : Que faire, que choisir ?

En écrivant la suite des articles sur les vaccins, je réalise que cette tâche est bien délicate. Il y a beaucoup de vaccins, et le consensus est moins fort. Le fiasco du vaccin de la grippe H1N1 a laissé des traces. Donc, avant de continuer à décrire tous ces vaccins dont beaucoup me semblent utiles, je voudrais aborder la question : Pourquoi se vacciner ? Contre quoi ? Comment faire son choix ?

Je fais beaucoup de vaccins, aux enfants bien sûr, et je rappelle aussi aux parents qu’il faut être à jour.

En fait plusieurs questions peuvent être ajoutées :

Quelle latitude pour les parents ?
Quel est le rôle du pédiatre dans cette décision ?
Le pédiatre a-t-il une légitimité pour s’occuper de cette décision ?
Comment est–il informé ?
Comment savoir si un vaccin est sûr ?
Comment savoir si un vaccin est utile ?
Quel est le rôle de l’Etat et de son ministère de la santé ?
La nécessité de protéger les populations passe-t-elle avant l’intérêt individuel ?
En guise de conclusion

A l’évidence, je n’ai pas tous les éléments de réponse. Et quand bien même je les aurais, il n’est pas du tout sûr qu’ils conviennent aux parents. Mon expérience personnelle (15 ans de responsabilité dans les Hôpitaux de Paris, puis 25 ans de pédiatrie en ville) sera furieusement mise à contribution.

Quelle latitude pour les parents ?

"A tout seigneur tout honneur", commençons par les parents :

Comment les parents décident–ils de faire vacciner leurs enfants ?

 La majorité délègue la décision au pédiatre « On vous fait confiance Docteur, on s’en remet à vous ».

C’est fort aimable, et cela pourrait paraître confortable. Ça l’est moins qu’il n’y parait.
Autant cette confiance est formidable lorsque l’enfant est malade, et les parents n’ont alors guère le choix, autant elle est moins justifiée pour prendre les mesures préventives comme la vaccination.

Une minorité discute la pertinence de certains vaccins.


Un groupuscule refuse presque tous les vaccins.

Si les parents s’enferrent -c'est rare- la discussion coince et ils ont rapidement plus de plaisir à fréquenter un confrère plus "cool", en général du coté des médecines dites « douces » .




Pour ne pas entrer dans des considérations trop théoriques, je prendrai deux exemples:


La méningite à méningocoque C en 2002 :
En région clermontoise, une discrète augmentation des cas mortels de cette effroyable méningite a entrainé une campagne de vaccinations des enfants. La télévision et la radio sont arrivées. On ne parlait plus que de ça dans la France entière. Le ministre avait dit :"il faut vacciner". Il y avait un nouveau vaccin dont on ne savait pas grand-chose. Mais la psychose était telle que les cabinets étaient pris d’assaut. Devant un tel enthousiasme, il n’y avait guère le choix, il fallait vacciner. Ce fut fait.
Même les plus critiques des parents arrivaient au cabinet avec leur vaccin et je les comprenais.

On sait cependant que le méningocoque est un microbe très fragile qui ne supporte pas quelques secondes de froid et qu’il suffit d’aérer quelques minutes pour tuer tous les microbes en suspension dans l’air. L'efficacité est partielle car il reste des microbes dans le nez , mais leur transmission est ralentie. C'est déjà ça. Mais c’est sans doute une méthode si ringarde qu'elle n’a même pas été rappelée.

L’hépatite B vaccin porteur de polémique :
C’est un vaccin que je propose pour les nourrissons. Pour les réticents, la question se pose parfois en Maternelle lorsque apparaît la « vilaine » affiche : « il y a un cas d’hépatite B dans l’école » Aussitôt consultation et question, innocente sans doute : « est-ce-que mon enfant est vacciné et sinon pourquoi pas? »
Heureusement la réponse est très facile : « votre enfant n’est pas vacciné car vous n’y étiez pas favorable »
Et pour tranquilliser les parents devenus subitement très demandeurs j’ajoute : « rassurer vous l’hépatite B ne s’attrape pas si vite, nous allons le vacciner »

En un rien de temps ce vaccin jugé suspect est devenu indispensable.

On peut multiplier sans fin ces exemples où la réaction affective devant un risque personnel balaye toutes les réticences culturelles parfois si profondément ancrées.

Le choix des parents doit toujours être pris en compte mais on voit qu’il est sujet à des variations bien compréhensibles.



Quel est le rôle du pédiatre dans cette décision ?
Le pédiatre a-t-il une légitimité pour s’occuper de cette décision ?
Comment est–il informé ?
Comment savoir si un vaccin est sûr ?
Comment savoir si un vaccin est utile ?


Le rôle du pédiatre est d’informer les parents de ce qu’il sait à propos des vaccins.

Il est légitime qu’il aide à la décision car il est sensé être le mieux informé et comme il fait lui-même beaucoup de vaccins, il connaît les effets secondaires les plus courants.


Comment le pédiatre est-il informé ?
C’est ici que cela se complique : je ne sais pas comment "les pédiatres" sont informés. Je sais seulement comment moi, je le suis :

Il y a les études à la Fac et l'expérience hospitalière. Ce n’est pas négligeable.

Les publications et recommandations de nos experts.

Il y a les visiteurs médicaux qui prêchent pour leur chapelle.

La culture personnelle. Je ne citerais que « La peste » de Camus que j’ai relu au tout début de la Grippe A, un bijou !

Il y a des revues françaises ou étrangères. Lorsqu’une revue française est consacrée aux vaccins, mais que sur 30 pages, il y a 5 pages de publicité pour des grandes marques de vaccins, on peut avoir des doutes sur l’indépendance de la revue, mais ceux qui écrivent dedans ne sont pas forcément tous pourris.
Il y a de grandes revues comme le New England Journal of Medecine (NEJM) que j’aime beaucoup, qui n’a pratiquement

pas de publicité si ce n’est pour des médicaments pour le 3ème âge (une page au maximum). C’est une revue de médecine d’adultes que j’utilise quotidiennement, mais je doute que beaucoup de médecins de ville soient abonnés car c’est cher, en anglais et il y a un numéro par semaine. Ça calme!
Ce n’est pas la seule revue formidable mais il faut garder du temps pour soigner les petits, voir ses enfants et vivre !

Pour les amateurs sachant lire: « Pour la science »

ou « La recherche » ou « Le Monde » sont remplis d’informations médicales.
Mais il faut du temps. Pour pouvoir lire plus, je suis obligé de réduire mes horaires de consultation. On ne peut pas avoir un médecin qui travaille 12 heures par jour et qui soit en plus au courant.

Il y a bien sûr Internet qui constitue un outil formidable (le site du NEJM réservé aux abonnés est très riche). Il y a deux grandes réserves concernant la médecine sur internet :

1. On trouve tout et n’importe quoi en particulier sur les forums où le pire côtoie rarement le meilleur.

2. Internet est Alzheimer.  Il n’y a rien de plus de 5 ans et même de plus de 1 an parfois ce qui fait que toute l’expérience des anciens est complètement ignorée. Cette expérience n’existe que dans les livres. Mais les livres sont chers surtout en médecine. C’est un manque pour ceux qui renoncent à investir dans le papier quand la toile est gratuite.

Comment savoir si un vaccin est sûr ?
Comment savoir si un vaccin est utile ?


Pour certains vaccins diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, hémophilus, c’est très facile car on a une très longue expérience et on observe que dans les pays où la vaccination n’est pas bien faite la situation est délicate.

Pour d’autres, persistent des réticences : faibles pour la rougeole, faibles pour le pneumocoque mais le vaccin est un peu douloureux et un peu récent (une dizaine d’année), plus fortes pour l’hépatite B alors que cette maladie est la première cause de cancer du foie en Asie pauvre (chez nous c’est l’alcool mais il n’y a pas de vaccin et de toute façon ça n’aurait guère de succès).

Deux vaccins m’interrogent plus sérieusement.
Le vaccin contre le méningocoque C car il est récent environ 10 ans et peu utilisé aux USA où d’habitude les américains se ruent sur les nouveaux vaccins.
Le vaccin contre les papillomavirus (cancer de l’utérus) qui est encore plus récent, et dont on ne saura que dans 30 ans s’il est utile ou nuisible. Les opinions sont très partagées.

Si j’étais dans la pensée unique, je ferais le « Pari de Pascal » :
Faut–il croire en Dieu ?
OUI bien sûr car s’il existe on gagne.
S’il n’existe pas on ne perd rien.

Mais je n’arrive pas à me résoudre à ce genre de démarche non scientifique d’autant que certaines firmes pharmaceutiques pratiquent un lobbying commercial très puissant, pour ne pas dire plus.
Ceci nuit à la clarté du débat.

Comme aurait dû dire Lao Tseu: "Post tenebras lux" "la poste dans les ténèbres c'est du luxe" (traduction libre, très libre du Dr gamin qui a fait 6 ans de latin, mais si, mais si!)

 Je ne crois pas que ces vaccins soient nuisibles mais les zones d’ombre notamment celle concernant le vaccin Rotarix*, récemment retiré du commerce aux USA ne nous éclairent pas, si l’on peut dire !

Quoiqu’il en soit chacun fait au mieux.
 
Quel est le rôle de l’Etat et de son ministère de la santé ?
L’Etat fait comme il peut, coincé entre la canicule de 2003, le sang contaminé, la vache folle, le déficit en hormone de croissance et l’OMS, sans parler du principe de précaution, ni des élections. A l’occasion de la Grippe A, l'Etat montrait ses limites.  Certains experts ont étalé sans vergogne leur incompétence et d'autres, très rares, réticents au courant dominant, ont été traités de tous les noms d’oiseaux.

Dans un article du Monde .fr, le Professeur Marc Gentilini ,spécialiste des maladies infectieuses, membre de l'Académie de médecine et ancien président de la Croix-Rouge , juge "indécents" les moyens financiers mobilisés par l'Etat pour faire face à la possible flambée de grippe A à la rentrée, comparés aux faibles sommes allouées à d'autres maladies bien plus meurtrières.
Inutile de dire qu'il n'a pas été écouté alors que c'est une personnalité mondialement connue.

L’Etat fait ce qu’il peut. Ses motivations m’échappent parfois.

"Notre Ministre, souriante, en 2010, s'est faite officiellement vacciner contre la grippe A(H1N1) devant les caméras de télevision."

La nécessité de protéger les populations passe-t-elle avant l’intérêt individuel ?
C’est une vaste question qui, je l’imagine, taraude parfois les décideurs.

Elle s’est sans doute posée pour la vaccination antivariolique car le vaccin n’était pas totalement anodin mais la vaccination généralisée a fait disparaitre la maladie.

Cette question se posera peut–être à nouveau à propos du vaccin antituberculeux d’efficacité médiocre, à mettre en balance avec l’émergence de bacilles de Koch, résistant à beaucoup d’antibiotiques. La protection des individus ne serait alors plus efficace qu’en vaccinant tout le monde.

Mais il ne suffit plus de vouloir pour y arriver. Le fiasco de la grippe A l’a bien montré.


En Conclusion
Rôle du pédiatre, rôle des parents.


Le pédiatre informe de l’existence des vaccins, de la Loi et des recommandations françaises, et étrangères s’il en a connaissance. Dans sa manière de donner l’information, il y a sûrement parfois un certain enthousiasme ou une certaine réserve qui influera sans doute sur la décision des parents. Je ne fais pas de «médecine douce» mais je fais assurément de la « pédiatrie douce ».

Les parents décident en dernier ressort. Leur histoire, leur culture, l'inclination pour les médecines parallèles douces ou autres influencent leur décision. Il faut en tenir compte. Mais lorsque je suis convaincu d’une chose, l’expérience me montre que les parents me suivent le plus souvent.

«Il est difficile d’être parents, de décider de ce qui est bon pour son enfant,

 Il est bien plus facile d’être pédiatre. N’en profitons pas."


Bon hiver. Bonne lecture

jeudi 14 octobre 2010

Charte du site et quelques mots

Résumé:
Ceci est une site de pédiatrie ouvert à tous. Je tiens à rester anonyme car je n’ai pas le désir d’utiliser ce média pour augmenter ( ou diminuer , sait-on jamais) ma clientèle. Merci pour vos commentaires. Je ne ferai aucune réponse personnelle car la médecine nécessite une relation interpersonnelle impossible sur un site. Les informations que je donne sont générales et ne vous concernent peut-être pas. Si vous avez un doute, allez voir votre médecin et discutez en avec lui. J’ai une pratique quotidienne de la pédiatrie, je lis beaucoup, mais je ne sais pas tout et je peux me tromper parfois. La médecine reste un art difficile. Ce n’est pas pour rien que les études durent 11 ans.
Merci de me lire. 
Ce site est indépendant, libre de tout financement quel qu'il soit et sans publicité.

Quelques mots
« Les enfants, les  bébés particulièrement, arrivent sans mode d’emploi, sans stage de mise à niveau, sans période d’essai, "ni repris, ni échangés" ! Pour les parents il faut s'adapter très vite.»

Je suis entré dans le vif du sujet sans même me présenter ni expliquer ma démarche. Ne croyez pas que je sois distrait, je manque seulement d’un peu de temps.
Une mise au point m'est apparu nécessaire à la réflexion, en guise de d’introduction.



En quelques mots : je suis pédiatre, en  province maintenant, passionné par mon métier. Il n’y a qu’à écouter les conversations à la sortie des écoles pour savoir que la santé de nos enfants  et plus généralement la Santé, est un sujet qui intéresse, interroge, passionne les gens. Les pédiatres sont certes là pour soigner les enfants, mais aussi les parents. Dur métier !

Je considère qu’un médecin est là pour donner des informations, faire si nécessaire le diagnostic, proposer son avis et un traitement, si besoin. Le patient dispose. Cependant il ne s’agit pas d’une relation marchande, mais d’un échange basé sur la confiance, (ce qui n’exclut pas le sens critique).
La médecine est devenue terriblement vaste et complexe mais il faut bien que certains restent comme moi, des « généralistes »qui ne « savent rien sur tout »,  par opposition aux « super spécialistes » comme je le fus un temps, éminemment utiles certes et qui savent « tout sur rien ».



Alors j'ai décidé d'ajouter ma petite pierre numérique en parlant de presque tout, mine de rien.

Chaque fois que je le pourrai, je développerai un sujet. Le choix peut dépendre  de l’actualité mais aussi  du côté polémique opaque ou particulièrement discuté du sujet. La médecine se prête volontiers à la complication (sans jeu de mots ou de maux !). L’ancienne habitude du « mandarinat » a laissé des traces et une certaine opacité que l’évolution des mœurs puis la survenue d'Internet ont judicieusement dépoussiérées.
.

Tout ce qui sera raconté ici sera absolument authentique, pratiqué par moi-même, et si possible référencé. Cependant même si le discours est sous tendu par une connaissance générale comme je l'ai expliqué à propos des vaccins, les idées développées ici  reflètent également mon opinion personnelle et ne saurait engager la profession. Je n’appartiens à aucun groupe de pensée. Je suis un franc tireur indépendant. Comme tout être humain, je revendique le droit à l’erreur et je vous remercierai de bien vouloir me faire part de vos divergences de vue lorsqu’elles existent, ce qui ne manquera pas d’arriver.


Ce que ce blog n'est pas :

Ce blog n'est pas un site de cabinet de pédiatre.
Je ne révèlerai pas mon identité. Mon but n'est pas de pêcher des clients sur l'internet ou de me faire de la pub clandestine. Mon anonymat ne m'empêche pas de respecter scrupuleusement la déontologie de ma profession. Même si mon anonymat devient pour certains, un secret de polichinelle, la règle restera l’anonymat.

Ce n'est pas non plus un site de consultations pédiatriques. Je ne répondrai à aucune question par mail ou posée en commentaire visant à obtenir un renseignement à usage personnel. Mais si la question appelle un commentaire général, je répondrai avec plaisir. 


Ce site applique les règles habituelles des "sites sérieux" renforcées par celles de la déontologie médicale telles qu'on peut les trouver sur tous les sites de ce genre. Les commentaires sont "modérés" selon les règles classiques.

Merci à tous les visiteurs de leur curiosité.

Dr gamin



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Date de dernière mise à jour : [8/11/2011]

mercredi 13 octobre 2010

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dimanche 6 juin 2010

Les vaccins (1): tétanos, poliomyélite, diphtérie, coqueluche, rougeole, rubéole, oreillons

Les vaccins suscitent des  espoirs et des craintes. Certaines réticences sont parfaitement connues et d'autres plus nouvelles. Trois sont obligatoires: diphtérie, tétanos et poliomyélite, pour des raisons historiques. Les autres plus récents sont seulement conseillés et souvent bien acceptés. Dans cette première partie, nous verrons les vaccins classiques comme:
la variole
le tétanos
la poliomyélite
la diphtérie
la coqueluche
la rougeole
la rubéole
les oreillons
Conclusion provisoire
les autres vaccins, plus polémiques ou plus récents

La variole appartient à l’histoire : Elle a cependant refait parler d'elle après les attentats du World Trade Center car, si la maladie a disparu, il existe encore des virus candidats potentiels pour le bio-terrorisme dans certains laboratoires. (avis aux inquiets et aux amateurs de scénario catastrophe)

Image: Gaston Mélingue 1894 - le Dr E. Jenner réalisant le 1er vaccin contre la variole en 1796 Lithographie. Sur la droite, on observe une femme qui remet un pansement sur sa main où se trouve  le bubon prélevé pour ce "vaccin"
C’était une maladie virale mortelle dans plus de la moitié des cas.Elle a décimé la planète. Jenner, médecin anglais,  remarque comme d’autres avant lui, que les garçons vachers sont réfractaires à la variole. Il fait le rapprochement avec la vaccine, une maladie assez bénigne qui se traduit par des bubons sur les pis des vaches.
Il pratique alors une inoculation de la sérosité de ces bubons et réalise ainsi  la première vaccination sérieuse.  Ces personnes, "vaccinées", sont devenues résistantes à la variole. Il va ensuite populariser cette vaccination.
En France et dans le monde, la vaccination anti-variolique a été supprimée au début des années 1980.

Le tétanos:

Si le tétanos dans le monde, existe surtout dans les pays où la vaccination n'est pas faite, la vaccination concerne tout le monde.
Les premiers signes sont souvent une dysphagie (douleurs et difficultés à la déglutition) et une douleur de la nuque.

Chez le nouveau-né, tout débute par un refus de téter. Au fur et à mesure que l'infection progresse, apparaissent le trismus (blocage de la mâchoire en position fermée), le rictus sardonique (grimace caractéristique due à la contracture des muscles de la face) et l'opisthotonos (hyper-extension de la nuque et du dos par contracture des muscles paravertébraux).  
Image: tétanos néonatal , rigidité extrême, wikipédia fréquent en Afrique

 
Peu de personnes refusent la vaccination contre le tétanos, maladie effrayante et mortelle une fois sur deux. Le réservoir du bacille tétanique est le cheval et quelques autres mammifères parfois domestiques (vache, mouton, chèvre, porc, chien, chat, souris, cobaye, lapin, volaille...) ou l'Homme (notamment chez les individus en contact permanent avec les chevaux). Ce bacille forme des spores qui peuvent survivre 10 ans dans la terre ou être emportées par le vent et se retrouver en ville, où on ne les attend pas. A titre de comparaison, le virus du sida ne survit qu'une vingtaine de minutes en dehors de l'organisme humain, celui de l'hépatite B 8 jours. Le mode classique de contamination autrefois était la culture des rosiers, riches en épines que l'on fumait avec du crottin de cheval.  
Cette maladie ne disparaitra donc jamais.                

 En France le tétanos est devenu rare mais n'a pas disparu

Le vaccin est bien supporté et très efficace
Faites vacciner vos enfants !! et vérifiez pour vous, adultes, tous les 10 ans.





La poliomyélite


Le vaccin anti poliomyélite ne pose guère de problème, car la polio des années 50-60 avec ses paralysies, le poumon d’acier (premier respirateur artificiel) est restée dans les mémoires. Après la « victoire » contre la variole, l’OMS a caressé l’idée de voir disparaître également la poliomyélite mais le travail reste immense car les zones d’endémies sont multiples notamment dans les pays pauvres et chauds.
Le premier vaccin oral vivant, que l'on prenait "sur un sucre" n'est plus guère utilisé car il a entrainé de très rares cas de poliomyélites.
Le vaccin injectable, non vivant est sûr, efficace et bien supporté.
Faites vacciner vos enfants !! et vérifiez pour vous, adultes, tous les 10 ans.


La diphtérie  est due à un bacille tout gentil, Corynebacterium diphtheriae, lui même infecté par un virus (un bactériophage) responsable de la fabrication de la toxine diphtérique. Ce phage le rend très méchant.
La maladie commence par une angine sévère   asphyxiante (le "croup")  puis se complique :
2 à 6 semaines après les premiers symptômes, sous l'effet de la toxine, des troubles neurologiques et cardiaques font leur apparition. La mort survient par atteinte cardiaque.
Image: Agence de la santé publique du Canada. Après la vaccination débutée en 1926, la diphtérie a pratiquement disparue sauf un pic, mondial, durant les années 1970.
 Le vaccin antidiphtérique est curieusement bien accepté bien que le souvenir de la diphtérie soit lointain. Peu de gens se rappellent "le croup" angine affreuse avec trachéotomie et évolution souvent dramatique. Mais les gens savent encore que "la diphtérie: c'est mauvais". La dernière épidémie, très meurtrière (125 000 cas 4000 décès), a eu lieu en Russie dans les années 90. Quelques touristes nous l’ont rapportés en France sans grandes conséquences car tout le monde est vacciné. L’anatoxine utilisée pour le vaccin mis au point par Gaston Ramon  en 1923 est localement mal supportée lorsqu’on multiplie les rappels. Les vaccins à partir de 6 ans sont donc moins dosés et mieux tolérés.
Faites vacciner vos enfants !! et vérifiez pour vous, adultes, tous les 10 ans.


La coqueluche :
La coqueluche est une maladie grave chez les bébés de moins de 6 mois chez qui elle peut donner des arrêts respiratoires imprévisibles et mortels. Elle a presque disparu.
Le vaccin anti-coquelucheux suscitait des questions. L'ancien vaccin donnait de la fièvre et très rarement (1 pour 3 millions) des encéphalites gravissimes. Pour ces raisons, le vaccin a été supprimé en Angleterre à la fin des années 70. 3 ans plus tard est survenue une épidémie chez des nourrissons avec 17 Morts. Le vaccin a été rétabli. Actuellement heureusement un nouveau vaccin existe. Les réactions immédiates sont plus rares et les encéphalites semblent avoir disparues.

Le vaccin récemment amélioré est efficace 10 ans et bien supporté. La tendance actuelle est d'effectuer un rappel chez les jeunes (futurs) parents pour qu'ils ne contaminent pas leurs enfants. Profitez du rappel DTP vers 25-26 ans pour le faire car il existe un vaccin combiné.

Faites vacciner vos enfants tout petits !! il est illogique d'attendre que le bébé soit grand car la coqueluche n'est alors que gênante.
 dessin  http://www.armando-presse.com

La rougeole



Image OMS La rougeole et ses encéphalites ont pratiquement disparues dans les pays où se fait le vaccin (en bleu)

La rougeole est une maladie qui semble bénigne mais qui est responsable d'encéphalites dans 1cas pour 1000 et des leucoencéphalites mortelles 15 ans plus tard à l'adolescence alors que tout semblait en ordre (comme disent les suisses).

 Le vaccin anti-rougeoleux est plutôt bien accepté. Il suscite cependant des discussions:
En Angleterre, il était suspecté d'être responsable de la survenue d'autisme.Une mise au point très récente (2010) du Lancet (journal médical anglais de haute volée) indique que l’article impliquant ce vaccin comme cause d’autisme a été invalidé car fondé sur des travaux entachés d’erreurs.
Le vaccin est responsable de très rares cas de syndrome de Guillain-Barré (polyradiculonévrite) en général rapidement résolutifs mais toujours fort inquiétants.

Quand et combien d’injections pour la rougeole ?
Le vaccin est plus efficace à 14 mois qu’à 12 et à fortiori qu’à 9. La tendance actuelle (principe de précaution ??) est de faire le vaccin plus tôt, vers un an (ce qui justifiera d’autant plus le rappel !!) alors qu’en France, la rougeole est rare.
Actuellement on propose un rappel, discuté aussi. La première injection serait inefficace dans 5 % des cas. L’idée est de supprimer la rougeole en Europe, et la rubéole en même temps (comme on l’a fait pour la variole et on le souhaite pour la polio, mais on en est très loin). La récente épidémie suisse montre que c'est "au minimum un échec partiel" . Voilà que je deviens diplomate. Aïe, où sont mes gouttes?
Cette idée était intéressante il y a 30 ans et sans doute pas folle, mais depuis ce temps, la situation politique et sanitaire a changé.
Pour supprimer une maladie exclusivement humaine, il faut une couverture vaccinale de 95 à 98  % de la population. La maladie ne se transmet plus et s’éteint. Or ceci est devenu irréalisable avec les mouvements actuels de population et l'augmentation de la pauvreté. Il suffit de regarder une carte des maladies pour constater que les vaccins sont employés surtout chez les riches. De plus, comme le vaccin est moins immunisant que la maladie, son effet s'épuise. Il faut faire des rappels quand les gens vieillissent.
Les gens, dans les pays riches, se sentent saturés de vaccins et parfois se mettent à douter même de l'essentiel. L'affaire de la grippe A (H1N1) n'a rien arrangé!

L’alternative stratégique serait de ne faire qu’une seule vaccination vers 14 ou 16 mois car c’est plus efficace, en tentant de maintenir la couverture actuelle (92 % en France) et de compter sur les quelques cas de rougeole pour raviver de manière durable l’immunité vaccinale.

Ce n’est pas la voie choisie par nos experts. Actuellement, on nous matraque d’avis poussant à pratiquer rapidement la seconde injection car le nombre de cas de rougeole a augmenté. C’est vrai, mais cela concerne en France, beaucoup d’enfants de communautés refusant « les vaccinations ».

Le vaccin est efficace. Il peut donner de la fièvre 8 à 10 jours plus tard et très rarement une rougeole très gentille qui dispense du rappel.
Faites vacciner vos enfants pour éviter les encéphalites.!! Le vaccin existe seul ou associé à la rubéole et les oreillons. Je suggère l'association mais, les parents décident.

< Mise à Jour Juillet 2011:Retour de la rougeole



La France est au premier semestre 2011 soumise à une augmentation des cas de rougeole qui concerne essentiellement des enfants non vaccinés (par choix des parents) ou vaccinés une seule fois, il y a plus de 10 ou 15 ans car la protection vaccinale, contrairement à l'immunité naturelle n'est pas durable. Les personnes prudentes peuvent envisager sereinement une injection de rappel, bien tolérée. Au delà de 20 ou 25 ans, il est probable que la plus part des personnes ont rencontré le virus  et sont protégées, mais on manque de données.


La rubéole:

 C’est une maladie gravissime pour les fœtus de mois de 3 mois. Elle entraine des malformations multiples au moment où se forment les organes, alors que chez la mère elle peut parfois être inapparente.
Il faut donc vacciner toutes les filles, même celles qui pensent l’avoir eu car il existe des « copies » de rubéole dues à d’autres virus. Les perfectionnistes peuvent faire un test sérologique.
Comme  la maladie est gravissime pour les fœtus, on vaccine aussi les petits garçons (merci messieurs) pour qu’ils ne contaminent pas leurs copines et leurs mères. C’est bien. D’un autre côté on vaccine les petites filles contre les oreillons pour qu’elles ne contaminent pas les garçons. Les oreillons sont toxiques pour les testicules. (merci mesdames)
Cette vaccination peut être faite seule ou combinée avec celle de la rougeole et des oreillons.
Le vaccin est très efficace et bien supporté.
Faites vacciner vos enfants !! et vérifiez pour vous, Mesdames en âge d'avoir des enfants (un bonheur est vite arrivé, même si on n'y pense pas!) .
Mesdemoiselles, Faites vous vacciner !!

Les oreillons:

Cette maladie virale se manifeste par une inflammation des glandes parotides, sous les oreilles,  des méningites bénignes mais fort désagréables, rarement des complications à type de surdités et des orchites (inflammation du testicule) plutôt chez l’adulte. Il existe des formes inapparentes.
Le vaccin est efficace et bien supporté. Il est seul ou combiné avec la rougeole et la rubéole.
Les enfants sont donc pour la plupart vaccinés et protègent les testicules de leurs pères. Les jeunes pères qui n'ont pas eu les oreillons peuvent se faire vacciner. Le vaccin est sûr et efficace.


En guise de conclusion provisoire:

Malgré  toutes les vilénies qu'on raconte, ces vaccins ont permis d'améliorer la santé de chacun et apportent une protection efficace. En France où les réticences sont rares, on peut être cool pour les dates, tout en restant logique, lors des consultations personnalisées.

"Lorsque les réticences sont fortes j'explique la logique, les avantages, les risques connus et ceux qui trottent dans l'esprit des gens et je marque sur ma prescription:
"Selon le désir des parents: vaccin XYZ, une dose " et curieusement les parents sont alors le plus souvent d'accord la fois suivante."
De la douceur, de la douceur !

             "trop de vaccins tue le vaccin"

Bonne lecture, merci à tous.

Dans un autre chapitre :
Nous verrons les vaccins qui nécessitent un plus grand discernement (tuberculose, méningite  à méningo C, varicelle etc...) , qui suscitent des craintes ( hépatite B), qui sont plus récents (haémophilus, pneumocoque, papilloma-virus, rotavirus) ou que j'ai oubliés !


Certains vaccins ne seront pas abordés ( tularémie, spirochétoses, encéphalopathie à tique, choléra, typhoïde etc..) mais pourront être abordés à l'occasion de questions.
                                           Mise à jour le 21/07/2011
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